marzouki al watan 11 3Moncef Marzouki tient plus que jamais à la libération du président Morsi, n’accepte de céder le pouvoir qu’à un président élu et déclare que «la Tunisie est aujourd’hui victime d’une force terrible qui cherche à faire avorter à tout prix la transition démocratique».

Dans une interview publiée dimanche 3 novembre par le journal qatari ‘‘Al-Watan’’, Moncef Marzouki persiste et signe: «En tant que défenseur de droits de l’homme, je tiens à la libération de Mohamed Morsi. Je ne me mêle pas des affaires de l’Egypte mais je conseille aux Egyptiens et leur dit qu’on ne peut pas aujourd’hui juger les gens pour leurs idées ou leur idéologie».

Interrogé sur le dialogue national en cours en Tunisie entre les partis au pouvoir et l’opposition, Moncef Marzouki semble ne pas y croire vraiment. Selon lui, la seule légitimité c’est celle de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et toute décision lui revient de droit.

Se considérant comme un président «légitime» (qui a été porté au Palais de Carthage par quelques milliers de voix et, surtout, par l’appui des islamistes d’Ennahdha, faut-il le lui rappeler !?), il précise qu’il ne cèdera jamais le pouvoir qu’après les élections.

«Je ne cède la présidence qu’à un président élu», a-t-il martelé, sans préciser s’il compte se présenter lui-même à ces élections; auquel cas, il devrait, par honnêteté, céder la présidence à un homme indépendant.

Interrogé sur la montée du terrorisme en Tunisie, M. Marzouki s'étonne que des actes terroristes aient lieu quand il y a un rapprochement entre les divers partis, et d’en conclure: «Il y a une force terrible qui fait activer le terrorisme à chaque fois que les partis au pouvoir et l’opposition commencent à s’entendre. Il s’agit de personnes qui veulent faire échouer à tout prix la transition démocratique dans le pays. Ce sont ces mêmes personnes qui utilisent de pauvres jeunes à la fleur de l’âge pour se faire exploser ou faire des actes terroristes en des moments précis». Qui sont ces «personnes», qui les manipulent et qui les financent? M. Marzouki n’en siffle mot...

Interrogé à propos des grâces présidentielles accordées aux prisonniers, dont beaucoup ont récidivé, commis des crimes ou des actes terroristes, Moncef Marzouki a répondu: «Je vais continuer à accorder la grâce aux prisonniers. La liste, ce n'est pas moi qui la dresse, mais le ministère de la Justice. Mon rôle est de la signer», laissant entendre par-là qu’il signe tout ce que Ennahdha lui présente. Comme, par exemple, la nomination d’un extrémiste, l’imam Hamda Saïed, au poste de mufti de la république.

C’est pour le moins pitoyable de la part d’un homme dont les Tunisiens ne cessent de découvrir l’aveuglement politique et l’immense soif de pouvoir..., des défauts qu’il reprochait lui-même à son prédécesseur au poste.

Z. A.