greve magistrats 11 8Les magistrats ont observé aujourd’hui une grève pour protester contre les dernières nominations dans le corps de la magistrature, effectuées le 14 octobre dernier, et réclamer l’indépendance de la justice.

La grève, décidée par l’Association des magistrats tunisiens (AMT) et le Syndicat des magistrats tunisiens (SMT) a été largement observée, jeudi, dans les tribunaux de la république.

Les magistrats n’ont cessé de prévenir le ministre de la Justice, Nadhir Ben Ammou contre les nominations unilatérales et les remaniements imposés par le pouvoir exécutif, qui nuisent à l’indépendance de la justice et portent atteinte au prestige du pouvoir judiciaire.

Les juges n’ont donc pas travaillé aujourd’hui, mais ils sont restés disponibles pour traiter des formalités urgentes et/ou des affaires de terrorisme.

Selon la présidente de l'AMT Kalthoum, citée par l'agence Tap, «cette grève vise à protester contre l'ingérence du ministre de la Justice dans les prérogatives de l'Instance provisoire de l'ordre judiciaire et les décisions susceptibles d'altérer sa composition et ses attributions, ainsi que contre les mouvements opérés dans le corps des magistrats, qui sont non conformes à la loi portant création de l'instance et à la loi organisant les pouvoirs publics».

«Il s'agit, également, d'un message adressé à la commission des compromis au sein de l'Assemblée nationale constituante (ANC) pour la mettre en garde contre tout accord politique convenu au dépend de l'indépendance du pouvoir judiciaire», a-t-elle ajouté.

La présidente du SMT, Raoudha Laabidi, a réitéré, de son côté, son refus d'une justice, sous tutelle du pouvoir exécutif, déplorant que le projet de la constitution «s'attache à ce que le ministère public soit représenté par le ministre de la justice».

Y. N. M.