Réuni, tard dans la soirée de mercredi, sous la présidence de Mustapha Ben Jaâfar, secrétaire général du parti et président de l’ANC, le bureau politique d'Ettakatol a décidé de geler sa participation à l'ANC aussi bien au niveau des commissions qu'à celui des séances plénières, indique le parti dans un communiqué rendu public jeudi.

Les amendements de la discorde

Cette décision intervient suite aux amendements introduits dans le règlement intérieur de l'ANC et qui menacent les équilibres politiques sur lesquels reposent la Constituante et ses structures, portent atteinte au bureau de l'ANC et remettent en question le rôle de l'opposition au sein de l’institution.

Ces amendements, ajoute Ettakatol, compliquent davantage la crise politique actuelle.

Le parti demeure attaché au dialogue national, lit-on dans le communiqué, et appelle à sa reprise dans les plus brefs délais en optant pour un candidat de consensus.

Dans une déclaration, à l'agence Tap, Mohamed Bennour, porte-parole d'Ettakatol, a indiqué que Mustapha Ben Jaâfar entamera, aujourd’hui, des concertations avec le «Quartet» parrainant le dialogue (UGTT, Utica, Ordre des avocats, LTDH) et les présidents des groupes parlementaires au sujet des amendements du règlement intérieur.

La fuite en avant des islamistes

Ces amendements, a- t-il dit, traduisent l'emprise du parti majoritaire sur la Constituante (par allusion au parti islamiste Ennahdha), ajoutant qu’ils ne contribuent nullement à résoudre la crise dans le pays.

«Ce n'est là qu'une fuite en avant et une réelle menace de torpiller le dialogue national, les processus constituant et transitionnel et la feuille de route», ajouté M. Bennour.

Ettakatol rejette ces amendements et son bureau politique demeure en réunion pour suivre les derniers développements et prendre les décisions qui s'imposent, a-t-il encore précisé.

L'ANC avait approuvé, lundi, l'amendement de certains articles de son règlement intérieur en l'absence des députés de l'opposition.

Les amendements en question permettent à la majorité relative au parlement d’imposer leur loi et de passer outre la présidence de l’Assemblée.

Pour leur part, les députés de l'opposition ont annoncé, mercredi, la suspension de leur participation aux travaux de l'assemblée, en signe de protestation contre l'adoption, des amendements qui ont touché les articles 36, 79, 89 et 126 du règlement intérieur.

I. B. (avec Tap).