L’Association des magistrats tunisiens (AMT) annonce une grève de 2 jours, dont les dates restent à fixer, et menace de radicaliser son mouvement de protestation contre l’ingérence du pouvoir exécutif dans les affaires de la justice.
Après la suspension du travail dans tous les tribunaux de la république, jeudi 14 novembre, entre 9 et 11 heures, et la marche de protestation, effectuée aujourd’hui, du Palais de Justice jusqu’au siège du gouvernement à la Kasbah, les magistrats ont tenu une réunion d’urgence et décidé une nouvelle action: une grève de 2 jours dont la date devrait être fixée samedi en fin de journée. Les magistrats avaient déjà observé une grève d’un jour, le 7 novembre, à l’appel de l’AMT et du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), pour condamner la mainmise du gouvernement sur la justice. Les déclarations de Nadhir Ben Ammou, ministre de la Justice, au début de la semaine, sur la chaîne Watania 1, défendant les nominations dans le corps de la magistrature effectuée de manière unilatérale et sans consultation avec l’Instance provisoire de l’ordre judiciaire (IPOJ), et surtout son refus de recevoir les représentants de la profession, semblent avoir mis le feu aux poudres et confirmé les craintes des magistrats face aux tentatives du gouvernement d’imposer définitivement sa mainmise sur la justice et de l’instrumentaliser politiquement, comme le faisait l’ancien régime. Z. A. |