Les magistrats, en grève générale aujourd’hui et demain, menacent de radicaliser leur mouvement en cas de refus du ministre de la Justice de revenir sur les nominations effectuées récemment de manière unilatérale dans le corps de la magistrature.
La vice-présidente de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Raoudha Karafi, qui parlait au cours d’une conférence de presse, aujourd’hui à Tunis, a indiqué que les protestations vont se poursuivre et prendront plusieurs formes, si le ministère de la Justice ne revient pas sur ses décisions, considérées comme une ingérence dans les affaires de la justice. Mme Karafi accuse le ministère de la Justice de chercher à mettre les juges sous sa coupe en utilisant l’arme des nominations et des mutations, comme le faisaient ses prédécesseurs sous l’ancien régime dictatorial de Ben Ali. Lundi, le ministre de la Justice Nadhir Ben Ammou, a rencontré des membres de l’AMT, mais il n’a montré aucune volonté de revenir sur les nominations annoncées. Il a seulement promis de soumettre les revendications des magistrats à Ali Larayedh, chef du gouvernement provisoire. Le ministre considéré comme «indépendant» doit revenir au chef du gouvernement islamiste avant de prendre une décision relative au département dont il a la charge. Voilà qui dissipe le mensonge de l’«indépendance» de M Ben Ammou et prouve que toutes ses décisions sont dictées par le Palais de la Kasbah, où siège son prédécesseur Noureddine Bhiri, le véritable ministre de la Justice, déguisé en ministre-conseiller du chef du gouvernement. Z. A. Illustration: Raoudha Karafi. |