Dans les pays du «printemps arabe», «la France doit parler à tout le monde», y compris aux islamistes, pour peu que ses interlocuteurs participent aux processus démocratiques et électoraux et rejettent la violence et du terrorisme.
Un rapport d'information de l'Assemblée nationale française sur les révolutions arabes, adopté mercredi à l'unanimité en commission, appelle à accompagner le changement sans tomber dans l'écueil de l'ingérence et esquisse des pistes pour une diplomatie française active au sud de la Méditerranée. Quatre axes d'action La mission d'information, créée au sein de la commission des Affaires étrangères et présidée par le député UMP Jacques Myard, a fixé quatre axes d'action pour la France: «faire de la Méditerranée une priorité», «assurer un pilotage aussi fin que possible» des transformations toujours à l'oeuvre, développer les relais de l'Hexagone dans la région et défendre certains «principes et valeurs» de manière cohérente. «Que, dans ces pays de la rive sud de la Méditerranée, il y ait un besoin de France, c'est une évidence», a constaté le député PS Jean Glavany, rapporteur de la mission d'information, qui s'est rendue plusieurs fois en Egypte, en Tunisie et en Libye. Que «la France ait besoin de revisiter» sa «politique de coopération, d'aide, ses partenariats avec les pays du sud de la Méditerranée, c'est une évidence», a poursuivi l'élu des Hautes-Pyrénées. Mais «la France ne peut pas avoir un schéma général d'aide», «qu'on pourrait plaquer sur l'ensemble des pays de la zone», a mis en garde l'ex-ministre, prônant au contraire du «cousu-main». «La France doit parler à tout le monde» Pour cela, la mission recommande un dialogue construit et approfondi avec l'ensemble des acteurs démocratiques, y compris islamistes. «La France doit parler à tout le monde, pour peu que ses interlocuteurs observent les deux règles de base»: «la participation aux processus démocratiques et électoraux et le rejet de la violence et du terrorisme». Mais la mission préconise également de miser sur l'avenir, en assurant, «en France, autant que possible, la formation des futures élites économiques, sociales et politiques», poursuit le rapport, qui souligne une perte d'influence de l'Hexagone dans cette zone. Déplorant le désintérêt européen pour la rive sud de la Méditerranée, le rapport plaide également pour une politique des 28 en direction de cette région, axée particulièrement sur l'économie et la jeunesse. Des dispositifs existent déjà, «pas la peine d'en inventer de nouveaux» mais il faut les renforcer, a souligné Jean Glavany. Pour Jacques Myard, face à un multilatéralisme laborieux, la France doit faire du «multi-bilatéral». La France, qui a «la chance de pouvoir parler avec tout le monde dans cette zone», doit «mettre le paquet» sur cette région dans les domaines politique et commercial car elle est «en concurrence avec ses partenaires européens», a conclu ce député des Yvelines et ancien diplomate. Source : AFP.
|