Invitée, lundi matin, par Shems FM, l’universitaire et écrivaine Olfa Youssef a réitéré sa position partagée, dimanche, sur sa page Facebook à propos du ‘‘Livre noir’’ ou ‘‘Le système de propagande sous Ben Ali’’, réalisé par les services de communication de la présidence provisoire de la république.

«Oui, je maintiens ce que j’ai écrit dans mon post. Il est vrai que Ben Ali était plus cohérent que ne l’est aujourd’hui Moncef Marzouki et je ne crois pas à la démocratie avec les ignorants», a souligné Mme Youssef, bête noire des islamistes de tous bords, parce qu'elle défend une lecture moderne et éclairée du Coran et de l'héritage islamique en général.

Raouf Ayadi, un éradicationniste radical, proche des Ligues de la protection de la révolution (LPR), milice au service du parti islamiste Ennahdha, impliquée dans l’assassinat, il y a un an, de Lotfi Nagdh, coordinateur de Nida Tounes à Tataouine (sud), a réagi, ce matin, sur Shems FM, en affirmant que Olfa Youssef «est tout sauf une intellectuelle» et qu’elle défend «un Etat voyou», par allusion au régime du président déchu Ben Ali.

«De quel Etat parle-t-elle? D’un Etat qui était tenu par des gangs, un Etat corrompu et qui a pillé le pays. Nous sommes, aujourd’hui, en train de supplier les ambassadeurs de certains pays pour la restitution de l’argent spolié par ces gangs», a dit M. Ayadi. Interrogé à propos du timing de la publication de ce livre, Raouf Ayadi, qui est un fervent défenseur du groupe terroriste Ansar Charia (il aimait apparaître en public aux côtés d’Abou Iyadh, leur leader en fuite depuis septembre 2012), a tenu à remercier le président provisoire de la république, Moncef Marzouki, pour avoir oeuvré à la publication du ‘‘Livre noire’’, «afin que les Tunisiens connaissent la vérité et sachent à qui faire confiance parmi les intellectuels et les politiques», a-t-il dit.

Z. A.