Sans surprise : les protagonistes du dialogue national se donnent encore 10 jours... pour ne pas se mettre d’accord! Le feuilleton est devenu carrément écoeurant. Bientôt, les Tunisiens vont descendre dans la rue pour reprendre leur révolution volée.
Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT, membre du Quartette d’organisations nationales parrainant le dialogue national (avec l’Utica, l’Ordre des avocats et la LTDH), a déclaré, mercredi soir, que les protagonistes de cet interminable et infructueux dialogue... de sourds se donnent encore un délai de 10 jours pour parvenir à un très hypothétique accord sur le nom d’un nouveau chef de gouvernement provisoire. Le dialogue a commencé le 23 octobre, après d’interminables conciliabules. Il devait aboutir au choix d’un chef de gouvernement dans un délai d’une semaine. Un mois et demi après, c’est l’impasse parfaite. Depuis la crise politique provoquée par l’assassinat du député de gauche Mohamed Brahmi, le 25 juillet, plus de 4 mois sont passés, autant de temps perdu pour le pays qui traverse une grave crise économique et se trouve au bord d’une banqueroute annoncée. Ennahdha et ses alliés (et obligés), le Congrès pour la république (CpR) et Ettakatol, semblent s’accrocher aveuglément à un pouvoir qui est en train de leur glisser inexorablement sous les pieds. Quant à l’opposition, elle a montré à cette occasion l’étendue de ses incroyables ingénuité et amateurisme. Ce qui explique son impuissance face à des interlocuteurs pugnaces et qui ne veulent rien lâcher quitte à couler, et à faire couler le pays. C’est entre les mains de cette «bande» d’irresponsables et d’incompétents, assoiffés de pouvoir et insensibles au sort du pays, que l’avenir de 10 millions de Tunisiens est en train de se jouer de façon dramatique. Cet admirable peuple, qui a fait une belle révolution, pour se débarrasser d’une dictature aussi atroce que débile, payant le lourd prix du sang, va-t-il accepter plus longtemps d’être conduit par cette ignoble smala, dont l’arrogance n’a d’égal que la morgue et la suffisance? Ridha Kéfi |