mohsen marzouk 12 5Mohsen Marzouk, membre du bureau politique de Nida Tounes, comparait aujourd’hui,  devant le procureur de la république, accusé d’incitation à la haine, suite à une plainte déposée, en septembre dernier, par Nejib Karoui, fils de l’ancien Premier ministre Hamed Karoui.

Mohsen Marzouk avait prononcé un discours en août dernier, lors du sit-in du Bardo, au lendemain de l’assassinat du député de l’opposition Mohamed Brahmi et du massacre des soldats à Jebel Chambi par des extrémistes religieux.

Il avait alors déclaré que la Tunisie est désormais divisée en deux: «Les patriotes qui se battent pour la liberté et les valeurs de la République sous le drapeau rouge de la Tunisie et ceux qui ont une allégeance pour un drapeau noir revendiquant haine et violence».

Ces propos ont choqué Dr Nejib Karoui, un proche de Hamadi Jebali, ancien chef du gouvernement nahdhaoui, qui s’est empressé de porter plainte contre Mohsen Marzouk, l’accusant d’incitation à la haine.

Un comité de défense a accompagné aujourd’hui le responsable de Nida, composé des avocats suivants: Sarhan Marzouk, Ridha Radaoui, Nadhir Ben Yedder, Med Hedi Laabidi, Anas Ben Malek, Saïda Garach, Majed Hadj’Ali, Fakher Gafsi et Mourad Tebaï.

Joint par Kapitalis Me Anas Ben Melek, a exprimé son étonnement de voir une personne devant la justice pour avoir défendu la patrie, d’autant que le discours de Mohsen Marzouk a été prononcé à une période douloureuse où les Tunisiens étaient affectés par la montée des attentats terroristes.

«Le drapeau noir auquel fait référence M. Marzouk est celui d’Ansar Chariâ, classé par les autorités comme groupe terroriste. Mohsen n’a fait que relever leur manque de patriotisme, leur propension à la haine et à la violence allant jusqu’à l’assassinat», a-t-il déclaré. Et d’ajouter: «L’incitation à la haine est une accusation passible de deux ans d’emprisonnement. Espérons que la décision du tribunal soit juste et équitable et que l’affaire soit classée sans suite car notre client n’a aucunement incité à la haine».

Drapeau noir contre drapeau rouge, la justice tunisienne devra encore se montrer équitable, neutre et indépendante…

Y. N. M.