syndicat securite 12 5Des dirigeants des syndicats des forces de l’ordre ont menacé de publier eux aussi un ‘‘Livre noir’’ qui empêchera de dormir plusieurs dirigeants de la Troïka, la coalition au pouvoir dominé par le parti islamiste Ennahdha.

Ces derniers réagissait, jeudi, à certains membres du Congrès pour la république (CpR) qui ont menacé de publier un ‘‘Livre noir’’ des dirigeants des syndicats de sécurité, si ces derniers ne mettaient pas fin à leurs apparition dans les médias pour dénoncer les pratiques de la Troïka.

Les dirigeants des syndicats des forces de l’ordre affirment détenir une tonne de dossiers compromettants sur plusieurs personnalités aujourd’hui au pouvoir, qui ont trempé dans le «benalisme» et trompé les Tunisiens sur leur véritable parcours.

Selon ‘‘Al-Chourouk’’ , dans sa livraison de jeudi, citant Habib Rachedi, secrétaire général adjoint du Syndicat de la sûreté républicaine, tous les noms de ceux qui ont collaboré avec la police politique de Ben Ali et qui sont aujourd’hui au pouvoir seront publiés dans un ‘‘Livre noir’’.

M. Rachedi a envoyé ce message clair à la présidence provisoire de la république qui n’apprécie pas les activités de ses camarades: «Faites gaffe ! Si vous touchez aux syndicats des agents de l’ordre, qui sont le bouclier de l’institution sécuritaire, la réaction sera virulente !».

M. Rachedi a ajouté que «ledit ‘‘Livre noir’’ ne sera pas basé sur des manipulations, comme l’a fait le service de la présidence de la république en cherchant à induire en erreur l’opinion publique et la justice. Nous sommes des milliers de syndicalistes et nous disposons de toutes les données. Nous allons démasquer l’hypocrisie de certains dirigeants politiques en révélant au public, preuves à l’appui, leur vrai parcours entaché».

M. Rachedi a ajouté que les syndicats des forces de l’ordre savent très bien comment certains dirigeants de l’opposition à Ben Ali ont roulé, tout cœur tout âme, pour l’ancien régime, et souvent en dénonçant leurs propres camarades. Et, aujourd’hui, ils se vantent d’être de purs militants.

«Nous leur disons, et surtout à ceux qui sont à la présidence de la république, que les masques sont tombés et que nous ne craignions par leurs feuilles noires. Le moment venu, nous réagirons et resterons solidaires», a dit M. Rachedi.

Selon Walid Zarrouk, membre du Syndicat de la sécurité républicaine, certains ex-«opposants» aujourd’hui au pouvoir faisaient «des rapports dénonçant leurs camarades militants; d’autres ont présenté des excuses à Ben Ali alors qu’ils étaient en prison; d’autres encore ont été en 2005 à l’hôpital psychiatrique et, après leur sortie, ont vendu leur âme au diable en dressant une liste des noms de leurs camarades opposants aux services de l’ancien président. S’il n’y avait pas cette menace de certains membres du CpR, personne parmi nous n’aurait osé tenir ce discours. N’empêche que nous ne sommes pas contre ‘‘Le livre noir’’, mais il ne leur appartient, à eux, de le faire».

Ambiance...

Z. A.