Pour les Etats-Unis, la Tunisie représente toujours «la meilleure chance de réussite pour une démocratie effective dans la région proche-orientale et nord-africaine, surtout à un moment où la situation en Egypte semble de plus en plus incertaine».
Par Marwan Chahla
Le congressman démocrate Ted Deutch, lors d'un débat de la Chambre des représentants en début de semaine dernière, a défendu la cause de la révolution tunisienne et déploré que le Congrès et le peuple américains n'aient jusqu'ici accordé qu'une attention «insuffisante» à ce qui se passe en Tunisie. Il met en garde contre ce relâchement et avertit que les Etats-Unis risqueraient de payer le prix fort de cette indifférence.
«La Tunisie, la meilleure chance»
C'est ce que rapporte, samedi, le site "Townhall.com". Devant un panel d'experts, le représentant de la 21e circonscription de la Floride Theodore E. Deutch a rappelé que la Tunisie devrait continuer d'être «une priorité de tout premier ordre de la politique étrangère américaine».
Les trois témoignages présentés lors de ce débat de la Chambre des représentants s'accordent à dire que, malgré les difficultés présentes que connait le pays, il y a toujours lieu d'être optimiste quant à l'issue de la transition et que la Tunisie représente toujours «la meilleure chance de réussite pour une démocratie effective dans la région proche-orientale et nord-africaine, surtout à un moment où la situation en Egypte semble de plus en plus incertaine».
Le congressman démocrate Theodore E. Deutch.
''Townhall'' ajoute que la majorité des congressmen assistant à ce débat insistent que la stabilité en Tunisie fera de notre pays non seulement un partenaire sûr pour les Etats Unis mais également pour l'Europe voisine, avec laquelle il entretient des relations très étroites.
Les débatteurs de la Chambre des représentants déplorent que l'impasse actuelle en Tunisie ait eu pour effet négatif de démobiliser l'opinion publique internationale et appellent avec insistance à ce que les Etats-Unis fassent preuve d'une plus grande générosité financière pour aider la Tunisie à surmonter ses difficultés présentes.
«Nous en paierons les conséquences»
La sous-commission de la Chambre des représentants américains pour les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord a également arrêté un certain nombre de recommandations qu'elle soumettra au département d'Etat, s'agissant notamment de l'élaboration d'un programme d'incitation économique qui remettra les choses sur les rails en Tunisie et convaincra les décideurs tunisiens à reprendre sérieusement le dialogue national et le travail de la construction démocratique.
Les experts de la Chambre n'y vont pas par quatre chemins: «Si l'Amérique échoue et ne fait pas, là, tout ce qui est en son pouvoir pour aider à la réussite du processus post-révolutionnaire en Tunisie, nous en paierons les conséquences pendant de très longues années».
Pour les snipers en quête de fléchettes accusatrices qui nous reprocheront de rapporter ces débats de la Chambre des représentants américains et de prendre pour argent comptant (et gratuit) le soutien de Ted Deutch et de ses collègues du Congrès américain, nous répondons que la Tunisie du 14 janvier est grande, très grande, de ses hommes et femmes modernistes et progressistes capables de séparer le bon grain de l'ivraie et prendre dans ces offres qui nous viennent de l'extérieur ce qui sert l'intérêt de notre Révolution et les aspirations de notre peuple à la démocratie, à plus de progrès et justice... Loin des voies rétrogrades de retour à des «origines» qui n'ont jamais été tunisiennes.
Source : ''Townhall''.