Moncef Marzouki refuse la grâce présidentielle au blogueur Jabeur Mejri, condamné à 7 ans de prison pour avoir exercé sa liberté d’expression, mais gracie un trafiquant de drogue, frère d’un agitateur proche d’Ennahdha.
Condamné en octobre dernier à une peine d’un an de prison ferme pour consommation et trafic de drogue, Mohamed Chihab Agrebi, frère de Recoba (Mohamed Amine Agrebi), membre des Ligues de protection de la révolution (LPR), une milice violente au service du parti islamiste Ennahdha, a été parmi les 79 prisonniers qui ont bénéficié de la grâce présidentielle, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de l’homme, le 10 décembre. Le frère de Recoba n’a même pas purgé le cinquième de sa peine. Et à la première occasion, son nom a été mis sur la liste des détenus éligibles à la grâce présidentielle, élaborée par le ministère de la Justice et signée – les yeux fermés – par le président provisoire de la république. Interrogé à ce sujet, Walid Zarrouk, membre du Syndicat de la sécurité républicaine, a déclaré à Kapitalis: «Nous déplorons ces pratiques de favoritisme, car tous les citoyens doivent être traités sur un même pied d’égalité». Mohamed Chihab Agrebi a été pris en flagrant délit le 19 octobre 2013, et malgré la pression et les interventions en sa faveur par la nouvelle nomenclature, il a été condamné à 1 an de prison ferme. M. Marzouki, qui ne refuse rien à Ennahdha, a décidé de le gracier. Quant à Jabeur Mejri, les organisations de défense des droits de l’homme pourront continuer à appeler à sa libération, l’ex-militant des droits de l’homme et actuel locataire du Palais de Carthage n’est pas encore disposé à le faire. Il attend encore le feu vert d'Ennahdha... Z. A. |