Ahmed Nejib Chebbi, leader d’Al-Jomhouri, a annoncé jeudi que Nida Tounes a gelé son adhésion à l’Union pour la Tunisie (UPT). Le parti de Béji Caid Essebsi dément et affirme qu’il n’a pas l’intention de quitter cette coalition de l’opposition.
Le président du haut comité politique du Parti républicain (Al-Jomhouri), qui parlait au cours d’une conférence de presse, jeudi à Tunis, a indiqué que Nida Tounes a pris la décision de suspendre ses activités au sein de l’UPT suite à la publication d’un communiqué dans lequel des partis formant cette coalition ont critiqué la proposition de Béji Caid Essebsi de créer un Haut conseil d’Etat, qui plus est, sans concertation préalable avec les autres composantes de l’UPT. Cette proposition, présentée de manière unilatérale, n’a pas été du goût des dirigeants d’Al-Jomhouri, qui reprochent à Nida Tounes son cavalier seul. La famille de l'opposition pourra-t-elle continuer à afficher cette union de départ? Joint par Kapitalis, Majed Hadj’Ali, membre du bureau politique d’Al-Jomhouri, a déclaré : «Ce n’est pas la première fois que Nida Tounes décide seul, et cela n’est pas conforme à l’esprit devant régner au sein de l’UPT». Il a ajouté que «le cavalier seul de Nida Tounes complique les relations au sein de l’Union. Et c’est très regrettable». M. Hadj’Ali a indiqué, par ailleurs, que la réunion périodique du haut comité politique d’Al-Jomhouri, prévue pour le 28 décembre, sera une occasion pour le parti d’évaluer ses rapports et ses alliances aussi bien au sein de l’UPT, qu’en dehors de celle-ci. De son côté, Nida Tounes a démenti les déclarations de M. Chebbi. Son porte-parole, Mohamed Lazhar Akremi, a insisté sur la démarche constructive de son parti au sein de l’UPT, ajoutant que les divergences d’opinion au sein de l’Union ne sauraient conduire à la rupture. L’UPT, fondée en janvier 2013, est une coalition réunissant 5 partis de l’opposition: Nida Tounes, Al-Jomhouri, Al-Massar, le Parti socialiste et le Parti du travail patriotique et démocratique. Les différences de vue, le manque de coordination et les carences de communication, devenus récurrents, vont-ils conduire à la rupture de cette union sacrée scellée pour constituer une force politique de poids face au parti islamiste Ennahdha et aider ainsi à sortir la Tunisie de la crise? Y. N. M.
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