sihem badi 24 3Après la nomination de Mehdi Jomâa à la tête du gouvernement, la ministre sortante des Affaires de la femme et de la famille, Sihem Badi, a annoncé sa décision de rejoindre l’opposition. Et ce n’est pas une blague…

Cette Nahdhaouie – très libre – échouée au Congrès pour la République (CpR) va-t-elle vraiment rejoindre l’opposition, après la mise en place du prochain gouvernement, dont elle semble certaine de ne pas faire partie, comme elle l’a annoncé lundi matin sur Shems FM?

Ses déclarations ont fait sourire beaucoup de Tunisiens qui s’interrogent sur ses motivations et ses objectifs, Mme Badi étant proche d’Ennahdha, le parti islamiste qui a imposé Mehdi Jomaâ, ministre de l’Industrie sortant, aux autres protagonistes du dialogue national.

«Elle voudrait se laisser une chance de ne pas disparaître totalement de la scène politique, elle qui n’a jamais rien réussi», commente, goguenard, un internaute.

Mme Badi a indiqué, tout de même, qu’elle soutiendra «le travail du nouveau gouvernement pour sortir le pays de la crise, achever la rédaction de la Constitution et bien organiser les prochaines élections».

Madame la ministre, censée protéger la famille et l'enfance, a longtemps été critiquée pour son laxisme face aux phénomènes sociaux émergents: multiplication des viols des femmes et des enfants, des écoles coraniques où l’on prône le jihad, des mariages ôrfi (coutumiers), des enfants-mendiants dans les rues des villes et des Tunisiennes pratiquant le «jihad nikah» (prostitution sacrée) en Syrie…

Sihem Badi, véritable tête à claque des médias tunisiens, s’est fait aussi remarquer en posant, en décembre 2012, avec les chaussures de Leila Trabelsi, épouse de l’ex-dictateur, lors de l’inauguration de l’exposition des biens confisqués du clan Ben Ali.

La photo où madame la ministre sourit, béatement, chaussure de l’ex-première dame à la main, avait alors suscité une vague de commentaires sarcastiques et lui valut le surnom de «Sihem Sabbat» (Sihem Chaussure).

Au cours des deux dernières années, plusieurs manifestations ont appelé au départ de Sihem Badi, qui a été «dégagée» à plusieurs reprises, notamment à Sfax et à Sidi Bouzid en octobre dernier…

Mais comme Mme Badi n’entend pas se faire oublier – ce qui serait le mieux pour elle –, elle entend se frayer une place au sein de l’opposition où, on l’imagine, elle n’est pas la bienvenue. Tempêtes à l’horizon...

Y. N. M.