Les habitants de Sidi Bouzid ont déploré la «très courageuse» absence des trois présidents Marzouki, Ben Jaâfar et Larayedh aux célébrations du 3e anniversaire du déclenchement de la révolution dans leur ville.
Les membres de l’Union des diplômés chômeurs (UDC) ont manifesté, mardi, à Sidi Bouzid, dénonçant la persistance du chômage 3 ans après la révolution et l’absence des 3 présidents (du gouvernement, de la république et de l’Assemblée) à la commémoration du 3e anniversaire du déclenchement de la révolution, le 17 décembre 2010, dans cette ville du centre de la Tunisie. A l’occasion du 3e anniversaire du déclenchement de la révolution, l’UDC de Sidi Bouzid a organisé, mardi, une marche de protestation qui a mené ses membres du siège de l’Union régionale du travail à celui du gouvernorat. L’un des manifestant qui a témoigné au micro de Shems FM, a appelé le président de la république provisoire Moncef Marzouki à «se rendre à Sidi Bouzid pour célébrer la révolution et faire preuve du même courage qu’il a eu en publiant ‘‘Le Livre noir’’». Il fallait être aussi courageux que Marzouki, Ben Jaâfar et Larayedh pour célébrer le 3e anniversaire de la révolution tunisienne non pas à Sidi Bouzid mais au Palais de Carthage, entourés d'une armada militaire. Tout comme M. Marzouki, le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaâfar, et le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, ont préféré, eux aussi, célébrer le 17 décembre... au Palais de Carthage. Les trois présidents n’ont pas fait le déplacement à Sidi Bouzid comme prévu initialement, de crainte de subir la foudre des manifestants dans cette ville réputée réfractaire et qui attend toujours de cueillir les fruits d’une révolution confisquée. Cette absence ô combien courageuse des trois présidents a suscité une vague de critiques parmi les populations de Sidi Bouzid qui auraient aimé manifester leur colère aux trois symboles de la Troïka, la coalition au pouvoir, qui n’a rien fait pour les sortir de la marginalisation dont ils souffrent depuis toujours et qui a été à l’origine de la révolte populaire ayant provoqué la chute du régime de Ben Ali, un certain 14 janvier 2011. Y. N. M. |