Dans un entretien avec la chaîne France 24, réalisé par notre confrère Raoufik Mjaied, et diffusé le mercredi 25 décembre, Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, a indiqué que son parti «restera au pouvoir malgré son retrait prochain du gouvernement», après la nomination du technocrates Mehdi Jomaâ, ministre de l’Industrie dans le cabinet Ali Larayedh, pour diriger un futur gouvernement de compétences nationales indépendantes, car, a-t-il justifié, Ennahdha est «la principale force politique à l’Assemblée constituante».

Interrogé sur le financement d’Ennahdha et de son budget, M. Ghannouchi a déclaré que son parti n’est financé que par des Tunisiens, ajoutant qu’il va oeuvrer pour que le dialogue national réussisse et pour faire réviser les nouvelles nominations dans l’administration publique et dissoudre des Ligues de la protection de la révolution (LPR).

Tout en soulignant que son parti n’est pas derrière le choix de Mehdi Jomaâ pour succéder à Ali Larayedh, il a affirmé qu’Ennahdja a plutôt soutenu sa candidature. «Nous avons proposé Jalloul (Jalloul Ayed, ex-ministre des Finances, NDLR), mais fini par soutenir Mehdi Jomaâ, proposé par Ahmed Brahim d’Al Massar qui a beaucoup loué ses qualités. Wided Bouchamaoui (secrétaire exécutive de l’Utica, NDLR) a évoqué aussi son nom. Ainsi que Houcine Abassi (secrétaire général de l’UGTT, NDLR) et d’autres parties du quartet», a encore précisé Rached Ghannouchi, affirmant que son mouvement va soutenir le futur chef du gouvernement «à condition qu’il respecte le choix démocratique».

Rached Ghannouchi a également confirmé qu’il est menacé dans sa vie.«Selon les services de renseignements, je suis visé. On a renforcé la garde, donc c’est sérieux. Ce sont les ennemis de la démocratie qui cherchent à assassiner», a-t-il dit.

I. B.