La réunion du bureau régional du mouvement Nida Tounes à Sousse s'est déroulée, dimanche, dans un climat de tension, en raison des difficultés structurelles et organisationnelles.
Dans son allocution d'ouverture, le coordinateur régional de Nida Tounes à Sousse, Ali Mahdhi, a même menacé de démissionner, déplorant «l'activisme politique parallèle» mené par certains membres du bureau. M. Mahdhi a, également, parlé de clans et de rivalité au sein du bureau, dénonçant la tentative d'imposer au mouvement une orientation politique particulière, par allusion aux partisans du RCD, l’ancien parti au pouvoir dissous. Ces pratiques, a-t-il noté, sont contraires à l'esprit même de Nida Tounes. Le dirigeant politique a, notamment, suggéré la restructuration du bureau, la révision de sa composition, l'intégration des coordinateurs locaux au bureau régional tout en élargissant leurs prérogatives. Présidant la réunion, Taieb Baccouche, secrétaire général du mouvement, a rappelé que Nida tounes a été restructuré aussi bien à l'échelle locale que régionale. Et qu’il vient de lancer des sessions de formation politique à l'intention de ses adhérents, afin de les préparer aux prochaines échéances électorales. «Nida Tounes n'est pas une reproduction du RCD dissous», a soutenu M. Baccouche, ajoutant que «le président du parti, Béji Caid Essebsi, avait déclaré que le mouvement Nida Tounes n'est pas un parti destourien» et souligné la nécessité pour les membres de renoncer à leurs anciennes appartenances politiques en adhérant au parti et de ne pas céder aux fausses allégations diffusées par les détracteurs du mouvement Nida Tounes. Taieb Baccouche a, par ailleurs, minimisé l'impact des dernières démissions au sein du parti (notamment à Sfax), regrettant le fait qu'elles soient annoncées à travers les médias et les réseaux sociaux avant d'être discutées au sein du parti. Evoquant le paysage politique national actuel, le secrétaire général de Nida Tounes a indiqué que la réussite du prochain gouvernement, qui sera dirigé par le technocrate Mehdi Jomaâ, est tributaire de son engagement à appliquer la feuille de route élaborée par le Quartette et à satisfaire les attentes du Front du salut national (FSN), et notamment, un gouvernement réduit composé de compétences apolitiques. «Le parti s’attend à des divergences entre les divers courants politiques au sujet des prérogatives qui seront attribuées au gouvernement de Mehdi Jomâa», a-t-il dit. Nida Tounes attend du prochain chef de gouvernement qu’il s'engage à appliquer les clauses de la feuille de route relatives à la dissolution des Ligues de protection de la révolution, la révision des nominations partisanes dans l’administration publique, l’avancement des enquêtes sur les assassinats politiques et le maintien des mosquées en dehors des influences politiques et des idéologies extrémistes. I. B. (avec Tap). |