Samia Abbou, députée du courant démocratique, a critiqué ses collègues d’Ennahdha qui insistent pour faire passer la loi relative aux compensations financières pour les anciens prisonniers politiques bénéficiaires de la loi d’amnistie générale de mars 2011.
«Ceux qui ont fait des sacrifices pendant les 23 ans de règne de l’ancien régime peuvent continuer de faire des sacrifices, d’autant que le pays traverse aujourd’hui une situation financière très difficile», a-t-elle dit, lors de la discussion de la loi des finances 2014, dans la nuit du dimanche à lundi, dans une Assemblée nationale constituante (ANC) étrangement désertée par les députés de l’opposition. «Les personnes ayant choisi de militer de leur plein gré peuvent continuer de faire des sacrifices. Ce n’est pas le cas des personnes qui n’ont pas fait ce choix, et qui ont vécu dans la misère, à l’instar des chômeurs», a ajouté Mme Abbou, en faisant grincer quelques dents parmi ses collègues islamistes. «Je demande aux députés d’Ennahdha de bien considérer la situation difficile que vit la Tunisie actuellement», a insisté Mme Abbou. En vain, puisque les députés d’Ennahdha, qui considèrent le budget de l’Etat comme un gâteau à partager entre eux et les partisans de leur parti ont tenu à voter la loi créant de fonds Al-Karama (dignité) destiné à verser des réparations financière aux anciens détenus politiques islamistes. I. B.
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