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Selon des experts dans la lutte antiterroriste, Abou Iyadh a bien été arrêté lundi à Sabratha, en Libye, mais les Libyens, Tunisiens et Américains préfèrent démentir pour ne pas subir les représailles des cellules terroristes dormantes dans la région.

Par Imed Bahri

Selon le quotidien londonien ''Asharq Al-Awsat'', citant de hauts responsables libyens, le chef terroriste tunisien Abou Iyadh a bel et bien été arrêté, non pas à Misrata, mais à Sabratha, ville proche des frontières tunisiennes.

Le journal ajoute que Seifallah Ben Hassine Mokni alias Abou Iyadh, leader d'Ansar Chariâ, groupe classée terroriste en Tunisie, était jusqu'à son arrestation, sous la protection particulière des hommes de Meftah Dhaouadi, l'un des dirigeants de l'ex-Groupe islamique combattant libyen (GICL), qui est originaire de la ville de Sabratha, située en Libye occidentale, non loin des frontières tunisiennes.

Le journal ajoute, citant les mêmes sources, que l'opération d'arrestation a été le couronnement d'une importante activité de surveillance menée par des services de renseignement arabes, ainsi que par des drones (avions sans pilote), probablement américains, qui ont survolé, ces derniers temps, la zone où Abou Iyadh a été repéré. Il convient de noter ici que Sabratha abrite de nombreux mouvements et groupes extrémistes libyens, dont l'un des dirigeants est un certain Abou Yahia Allibi, qui fut un proche collaborateur d'Oussama Ben Laden, l'ex-chef d'Al-Qaïda en Afghanistan.

Reste une question: si Abou Iyadh a été vraiment arrêté, pourquoi les autorités libyennes et américaines ont-elles démenti formellement avoir participé à cette opération, alors que leurs homologues tunisiennes ont gardé un silence embarrassé à ce sujet, n'infirmant ni ne confirmant l'information, se contentant de rappeler qu'Abou Iyadh est recherché par la justice tunisienne et que Tunis se réserve le droit de juger les auteurs d'actes terroristes commis sur son sol?

Abou Iyadh, on le sait, est accusé d'avoir planifié et conduit l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis à Tunis, le 14 septembre 2012. Les Américains l'accusent, pour leur part, d'être derrière l'attaque du consulat américain à Benghazi, trois jours auparavant, qui a coûté a vie au consul en poste dans cette ville de l'ouest libyen.

Selon certaines sources, Abou Iyadh a été arrêté de la même manière qu'Abou Anas Allibi, le chef terroriste libyen, en octobre 2013, près de Tripoli, par des unités spéciales américaines et libyennes. Ces sources ajoutent que les informations recueillies auprès de ce dernier, lors de son interrogatoire aux Etats-Unis, ont permis de localiser Abou Iyadh et d'autres chefs terroristes réfugiés en Libye.

Selon des experts de la lutte antiterroriste, qui n'écartent pas que l'arrestation du chef terroriste tunisien a bien eu lieu, ni les Américains, ni les Libyens et encore moins les Tunisiens ne souhaitent subir les conséquences d'un telle opération. Car ils craignent qu'en réaction, les cellules terroristes dormantes mises en place par Ansar Charia et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans toute la région passent à l'acte et commettent des attentats contre des cibles civiles ou militaires en Tunisie et/ou en Libye.

Affaire à suivre...