noureddine khademi 10 3Le ministre des Affaires religieuses Noureddine Khademi a désavoué son conseiller Sadok Arfaoui en déclarant qu’aucune loi sur les mosquées n’a été élaborée, discutée et encore moins ratifiée.

Interrogé vendredi, en marge du 41e Colloque islamique organisé à Kairouan à l’occasion du Mouled, le ministre des Affaires religieuses a nié l’existence d’une loi ou même d’un projet de loi sur les mosquées, comme l’avait indiqué aux médias, le 11 décembre dernier, son conseiller Sadok Arfaoui.

«Nous avons seulement noté quelques idées dans un document préliminaire que nous allons discuter avec les parties concernées. Mais aller jusqu’à déclarer qu’il y a une loi sur les mosquées ou qu’elle a été ratifiée, cela est illogique et infondé. Comment allons nous ratifier une loi inexistante?», a dit le ministre.

M. Khademi a beau s’entortiller pour essayer de noyer le poisson: le projet de loi existe. Son département y travaille bel et bien. Un grand nombre d’imams ont été consultés et chacun y a apporté sa contribution.

Le problème: Mme Kaltoum Kennou, ex-présidente de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), a ébruité l’affaire sur sa page Facbook.

Elle a parlé de la loi en préparation en indiquant qu’elle stipule, entre autres, que les mosquées ne seront plus seulement des espaces de prière, mais qu’elles devront bientôt programmer des cours de charia en plus des séances de... rattrapage scolaire.

Elle a aussi indiqué que pour avoir désormais une autorisation pour construire des ensembles d’habitation, les promoteurs immobiliers devront bientôt prévoir dans leur projet des superficies réservées à la construction de mosquées.

Ces fuites ont contraint M. Khademi à battre en retraite, quitte à mentir et ou dire des demi-vérités. Car que dit-il exactement sinon que ce projet de loi existe bel et bien, mais qu’il n’a pas encore été finalisé et adopté par le Conseil des ministres, avant d’être présenté à l’Assemblée nationale constituante (ANC). Ce qui ne saurait tarder, à moins que le futur chef du gouvernement Mehdi Jomaâ ne remplace Noureddine Khademi et ne mette fin à ses projets pernicieux de wahhabisation de l’islam tunisien.

Z. A.

Article lié :

Tunisie-Religion: Un projet de loi impose aux promoteurs immobiliers la construction de nouvelles mosquées