Depuis sa création Nida Tounes a enregistré 85.000 adhésions et seulement 9 démissions, a indiqué Béji Caïd Essebsi, au cours d'un meeting, mardi 14 janvier, au Palais des Congrès de Tunis. VIDEO.
Par Zohra Abid
Le leader de Nida Tounes, qui donnait un discours à l'occasion du 3e anniversaire de la révolution, a aussi indiqué que le gouvernement de Mohamed Ghannouchi, dernier Premier ministre de Ben Ali (2000-2011), a, qu'on le veuille ou pas, assuré la continuité de l'Etat. Il a ajouté que pendant son propre passage à la tête du gouvernement (entre mars et décembre 2011), «il n'y a pas eu de coupure d'eau ou d'électricité», par allusion aux coupures fréquentes d'eau et d'électricité enregistrées dans plusieurs régions du pays sous le mandat de ses deux successeurs islamistes, Hamadi Jebali et Ali Larayedh.
Mohamed Jegham (de profil), Mansour Moalla et Kamel Morjane, invités de Nida Tounes, ici avec Taïeb Baccouche et Mohsen Marzouk.
M. Caïd Essebsi a estimé, par ailleurs, qu'on n'a pas le droit d'exclure, par la loi, les anciens membres du RCD, ancien parti au pouvoir, si tant est qu'ils n'aient commis aucun délit. «Les Rcdistes, comme tous les Tunisiens, ont le droit à participer à la vie politique et d'adhérer à des partis», a-t-il insisté. Et de rappeler que son parti compte aujourd'hui plus de 85.000 adhérents et que les démissions se comptent sur les doigts des deux mains.
Au meeting de Nida Tounes, on a noté la présence de Kamel Morjane, président du parti Al-Moubadara (Initiative), et Mohamed Jegham, secrétaire général d'El-Watan (Patrie), deux ex-ministres de Ben Ali, ainsi que Yadh Ben Achour, professeur de droit constitutionnel et ancien président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution (Hiror).
Marche de Nida Tounes et l'Union pour la Tunisie (de gauche à droite): Khémaies Ksila, l'homme d'affaires Férid Abbes, Saïd El Aidi, Samir Ettaieb et Selma Baccar.
Kamel Morjane n'exclut pas la possibilité que son parti adhère à l'Union pour la Tunisie (UpT), une coalition politique de centre-gauche, qui comprend plusieurs partis libéraux, de gauche et de centre-gauche. C'est, en tout cas, ce qu'il avait déclaré en novembre 2013, ajoutant que son parti était en train d'examiner cette hypothèse. Sa présence, aujourd'hui, au meeting de Nida Tounes au Palais des Congrès de Tunis, signifie-t-elle que l'hypothèse est en train de devenir une réalité
Après le départ du Parti républicain (Al-Jomhouri), annoncée fin décembre, l'UpT regroupe désormais Nida Tounes, Al-Massar, le Parti socialiste et le Parti du travail patriotique démocrate. Il fait partie du Front du salut national (FSN), une large coalition d'opposition constituée avec le Front populaire, coalition de partis de la gauche radicale, au lendemain de l'assassinat du député de gauche Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013.