abdelfattah mourou 1 15Abdelfattah Mourou, vice-président d’Ennahdha, a été aperçu, début décembre dernier, dans les couloirs du Département d’Etat des Etats Unis. Qui a-t-il rencontré et quel a été l’objet de la rencontre?

Nous avons contacté M. Mourou au téléphone pour lui poser ces questions, mais on n’a pas pu l’obtenir au bout de la ligne. M. Mourou était accompagné, lors de sa visite au Département d’Etat, le 5 décembre dernier, par deux citoyens tunisiens et il a semblé très gêné d’avoir été aperçu dans ce lieu par d’autres compatriotes, auxquels nous devons cette information.

La voix d’Ennahdha auprès des Américains

Etait-il chargé par le parti Ennahdha de tenter de soigner l’image du parti islamiste auprès des dirigeants politiques américains et de rassurer ces derniers sur l’avancement de la transition politique en Tunisienne?

On est tenté de le penser, tant les relations entre les Etats-Unis et Ennahdha, excellente avant l’attaque de l’ambassade américaine à Tunis, le 14 septembre 2012, se sont beaucoup détériorées depuis, les Américains ayant de bonnes raisons de soupçonner de plus en plus Ennahdha de vouloir instaurer une dictature de type islamiste au sud de la Méditerranée.

Abdelfattah Mourou, on le sait, avait été invité, début décembre, par les Jackson Institute for Global Affairs et Yale Council on African Studies. Il a ainsi donné, le 2 décembre 2013, une conférence à Washington, sur le thème: «La Tunisie, pourrait-elle servir d’exemple?». Dans cette conférence, en arabe et traduite simultanément en anglais, il a essayé de vendre l’idée que l’islam et la démocratie «peuvent faire bon ménage». On peut imaginer qu’avec son bagou habituel et sa légendaire démagogie, où se conjuguent les demi-vérités et les trois-quarts de mensonges, M. Mourou est parvenu à convaincre les qui ne demandaient qu’à l’être.

Au lendemain de l'attaque de l'ambassade et de l'école américaines à Tunis, c’est Abdelfattah Mourou, rappelons-le, qui a été dépêché à Washington, le 27 septembre 2012, pour tenter de redorer l'image écornée de son parti.

Z. A.