Suite au vote de l’article 73 du projet de la Constitution, relatif aux conditions d’éligibilité à la présidence de la république, un désordre a régné, lundi soir, à l'Assemblée nationale constituante (ANC). La plénière a même été suspendue. VIDEO.
L'article 73, adopté avec 115 voix pour, 59 contre et 16 abstentions, stipule, entre autres, qu’un citoyen ayant une double nationalité peut présenter sa candidature à la Présidence de la République, en s’engageant à renoncer à la deuxième. Ce vote a provoqué une vive agitation dans les travées de l’Assemblée, entre l’explosion de joie de la Tuniso-Française Karima Souid (Al-Massar), qui scandait: «Vive la Tunisie», en levant le poing en signe de victoire, et les cris de contestation des députés opposés au vote de cet article, tels que Abderrazak Khallouli (indépendant), Tarak Labidi et Abdellatif Abid (Ettakatol). Des feuilles ont survolé l’hémicycle, jetées par des députés mécontents, et le désordre qui s’est installé a contraint le président de l’Assemblée, Mustapha Ben Jaâfar, à suspendre la séance. L’article 73 abroge, par ailleurs, la limite d’âge pour le candidat à la Présidence de la République, qui était de 75 ans dans la version précédente. Cette abrogation permettra à des personnalités âgées (Béji Caïd Essebsi entre autres) de briguer le Palais de Carthage. Ce qui, on l’imagine, ne plait pas à beaucoup d’acteurs politiques. Là encore, certains députés, notamment Mourad Amdouni du Courant Populaire, auraient souhaité que les conditions d’âge et de nationalité n’aient pas été regroupées dans un même article, car on pouvait être favorable à l’une ou l’autre condition. Aussi ont-ils demandé l’annulation du vote de l’article 73, sinon ils boycotteraient le vote des articles restants. Y. N. M. |