rahil 1 25Si le nouveau cabinet Mehdi Jomâa maintient des ministres issus du gouvernement Ali Larayedh, le mouvement Rahil (Départ), lancé l’été dernier, après l’assassinat de Mohamed Brahmi, pourrait être relancé.

Mehdi Jomaâ doit présenter, cet après-midi, la formation de son cabinet au président provisoire de la république Moncef Marzouki.

Selon la feuille de route du dialogue national, ce cabinet doit être constitué de compétences indépendantes. Mehdi Jomaâ ne doit donc pas maintenir des ministres issus du gouvernement précédent, dominé par le parti islamiste Ennahdha. Or, on lui prête l’intention de garder à leurs postes 4 ministres issus de ce gouvernement.

Mongi Rahoui, député du Parti des patriotes démocrates unifiés (Al-Watad), a expliqué à Kapitalis que le maintien de ministres ayant appartenu au cabinet Larayedh est en contradiction avec la feuille de route et serait un signe de continuité de la politique de la Troïka, qui a mené le pays au bord du gouffre. La campagne Rahil, lancée au lendemain de l’assassinat du député de l’opposition Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013, pour appeler au départ du gouvernement, serait alors relancée.

Mohsen Marzouk, membre du bureau exécutif de Nida Tounes, a déclaré, pour sa part, que si Mehdi Jomaâ prenait une telle décision, ce serait un «suicide politique», et son gouvernement aurait un sérieux «handicap».

Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti socialiste, s’oppose, lui aussi, au maintien de ministres issus du gouvernement Larayedh. «Nous devons partir sur de nouvelles bases. Il a été convenu que M. Jomaâ parte d’une feuille blanche dans le choix des membres de son cabinet, afin d’être en phase avec la feuille de route et les promesses qu’il a faites aux Tunisiens», a-t-il expliqué.

Si M. Jomaâ ne respectait pas la feuille de route, le Front de salut national (FSN), réunissant la plupart des formations de l’opposition (Nida Tounes, Front populaire, Al-Jomhouri, Al-Massar, Alliance démocratique, etc.), se réunirait d’urgence pour décider de la démarche à suivre.

Y. N. M.