mehdi jomaa 1 16Mehdi Jomaâ, chef du gouvernement désigné, n’a finalement pas présenté la liste de son équipe au président provisoire de la république Moncef Marzouki. Celle-ci n’a pas bénéficié du consensus recherché.

Dans une conférence de presse, au Palais de Carthage, à l’issue de sa rencontre avec M. Marzouki, samedi 25 janvier 2014, peu après minuit, M. Jomaâ a indiqué que la liste de son gouvernement est prête, mais qu’il a préféré ne pas la présenter au président de la république.

Il a voulu prendre encore du temps pour arriver à un consensus entre les diverses parties prenantes sur la liste des personnalités pressenties pour en faire partie, a-t-il justifié.

M. Jomoâ a admis que les discussions ont, surtout, achoppé sur le nom de la personnalité devant diriger le ministère de l’Intérieur, ajoutant que de nouvelles propositions ont été faites pour aplanir cette difficulté, sans donner plus de précisions.

On sait que le parti islamiste Ennahdha insiste pour que Lotfi Ben Jeddou soit maintenu à la tête du ministère de l’Intérieur, alors que les partis de l’opposition estiment que ce dernier doit partir, car il a montré son incompétence dans la préservation de la sécurité dans le pays.

Ils citent, à ce propos, le laxisme montré par ses services, et qui s’est soldé par l’assassinat du député de l’opposition Mohamed Brahmi, le 25 juillet dernier. Ils reprochent aussi à Lotfi Ben Jeddou de n’avoir pas pu démanteler les réseaux terroristes ni fait avancer les enquêtes sur les assassinats des leaders de l’opposition Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Selon la loi organisant les pouvoirs provisoires, le président de la république devra, dans un délai de 48 heures, charger de nouveau Mehdi Jomaâ de composer un gouvernement dans un délai de 15 jours ou désigner un autre Premier ministre, ce qui est très peu probable, M. Marzouki ne pouvant risquer de prendre une pareille décision, qui risquerait de provoquer un tollé général.

I. B.