larayedh jomaa passation 1 29-1Avant de passer le témoin à son successeur Mehdi Jomaâ, le chef du gouvernement démissionnaire Ali Larayedh, a, pour la première fois, parlé publiquement de son passé, de son présent et de l’homme qu’il est. Petites phrases et grandes émotions...

- «Le pouvoir est venu à moi accidentellement. Je suis le fils d’un simple agriculteur originaire de Médenine, qui m’a toujours conseillé d’être un homme de principe. Ce conseil de mon défunt père est, depuis, gravé dans ma tête. Cet agriculteur a fait tellement d’efforts pour que je devienne un jour instituteur. C’était son rêve. Me voilà, en 1980, ingénieur. Cette année là, j’ai intégré la fonction publique au ministère du Transport, au département de la marine marchande».

- «En 1981, j’ai rassemblé les signatures de plusieurs personnes et suis devenu le président d’un syndicat de la marine marchande. Cette année-là, Habib Achour, secrétaire général de la centrale était encore en prison et toute activité syndicale conduisait directement en prison. C’était le sort réservé aussi à ceux qui militaient au sein du Mouvement de tendance islamique (ancêtre d’Ennahdha). Et C’est ainsi qu’un jour, on est venu me sortir de mon bureau».

- «Je ne vous cache pas que j’ai vécu la mort plus d’une fois. J’ai été condamné à mort, mais la mort est une destinée et je ne savais pas quand est-ce que j’allais vraiment mourir…».

- «Je ne savais pas que la révolution allait avoir lieu. Ce jour là, j’étais parmi les manifestants lors du rassemblement du 14 janvier devant le ministère de l’Intérieur. J’étais là, et j’entendais le slogan ‘‘Dégage’’, scandé par la foule».

- «Après les années d’exil et celles passées dans les geôles, j’étais au ministère de l’Intérieur avec des membres du parti pour déposer une demande d’autorisation. Je ne vous cache pas, ce jour-là, c’était la première fois de ma vie que j’y passais seulement un quart d’heure et que j’en sortais aussi vite et libre».

- «Le peuple nous a choisi (...) Après avoir passé plus de 10 mois à la tête du gouvernement, je l’ai quitté mais après avoir apposé ma signature sous le texte de la constitution et après avoir surtout beaucoup appris. Ce qui est important, c'est que le pouvoir n’a pas changé l’homme que je suis».

- «Nous avons certes réussi certaines choses, comme nous avons certainement fait des ratages, lors de notre passage au gouvernement. Laissons les critiques et les historiens faire leur travail et évaluer notre passage. Mais une chose sûre, nous avons sauvé le pays de plusieurs dangers»

- «Je remercie tous ceux qui ont collaboré avec moi, qui m’ont aidé à accomplir ma mission. Le président Moncef Marzouki m’a honoré, alors que je ne suis pas habitué aux honneurs. Est-ce que je le mérite vraiment? Je le remercie quand-même, ainsi que les députés qui ont oeuvré pour cette transition».

- «Je ne peux qu’appeler à l’Unité nationale, au travail, au travail, et encore au travail. J’appelle au savoir, au savoir et au savoir, ainsi qu’à la morale, la morale et la morale et aller avec la Tunisie vers le certain»

Z. A.