Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha, a demandé à Moncef Marzouki, président provisoire de la république, de choisir entre rester au Palais de Carthage ou se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Il a préféré la première solution.
C’est ce qu’a affirmé l’homme d’affaires Slim Riahi, président de l’Union patriotique libre (UPL) et du Club Africain, dans une interview publiée par le quotidien ‘‘Achourouk’’, dans sa livraison du jeudi 30 janvier 2014. Le patron de Tunisia Holding et, depuis peu, d’EttounsiaTV, qui ne semble pas porter le président provisoire de la république dans son coeur, a indiqué qu’il n’a jamais ménagé ses critiques envers Moncef Marzouki pour ses positions aux échelles nationale et internationale et pour ses interventions intempestives et démesurées. Et c’est pour cette raison que ce dernier ne l’a pas invité, mardi soir, au Palais de Carthage pour fêter l’adoption de la Constitution. M. Riahi a reconnu avoir organisé la récente rencontre de Rached Ghannouchi (prédis-dent d’Ennahdha) et Béji Caïd Essebsi (Nida Tounes) à Paris et qu’il a été convenu de remplacer M. Marzouki par l’ancien Premier ministre et leader de l’opposition. Mais le locataire du Palais de Carthage a rejeté cette proposition qui lui a été faite par M. Ghannouchi, précisant qu’il préfère garder son poste actuel que de présenter sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Si cette version des faits se révélait juste, la décision de Marzouki serait sage et, surtout, bien pesée. L’homme sait qu’il ne peut pas courir deux lièvres à la fois, et qu’un «tiens» vaut mieux que «tu l’auras». Il aurait donc préféré continuer de jouir des privilèges liés à la fonction présidentielle – notamment un salaire net faramineux de 30.000 dinars par mois –, qui plus est, pendant encore un an ou plus. D’autant que tous les sondages d’opinion le créditent d’un taux de popularité assez bas, qui ne l’habiliteraient pas à se succéder à lui-même. Sur un autre plan, les courbettes que M. Marzouki ne cesse de faire aux dirigeants d’Ennahdha s’expliquent : il leur doit tout, et pas seulement son poste actuel. C’est un obligé et un serviteur des Frères musulmans, de Tunisie et d’ailleurs. Z. A. Illustration: Slim Riahi, avec Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi, à l'issue de la fameuse rencontre des deux hommes à Paris. |