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La présidente du patronat, actrice de premier rang du Dialogue national ayant sorti le pays de la crise, va continuer à veiller sur la feuille de route du Quartette, mais elle n'aspire à aucun mandat politique.

Par Moncef Dhambri

A l'heure où tout le pays dresse le bilan de ce qu'il convient de décrire comme étant l'étape la plus cruciale du processus de la transition démocratique en Tunisie, la présidente de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), Wided Bouchamaoui, elle aussi, a son mot à dire sur les développements que le pays a vécus ces derniers mois, et même plus loin. Elle a évoqué l'émission ''Ness Nessma'', mercredi soir, sur Nessma TV, les hauts et les bas des trois années de Révolution. Son expérience personnelle de politicienne, en tant que membre à part entière du Quartet qui a parrainé le Dialogue national. Ses joies et ses déceptions de cet engagement. Elle a fait l'état des lieux et parlé des perspectives. Elle a aussi réaffirmé sa décision ferme et définitive de ne pas trop se mêler au jeu politique en briguant un mandat président.

La présidente de l'Utica s'est notamment livrée à la difficile revue de son expérience exceptionnelle de femme politique, en tant qu'actrice de premier rang du Dialogue national. Elle a rappelé l'instant où cette idée de s'engager pleinement dans le processus de transition.

Au lendemain de l'assassinat de Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013, Mme Bouchamaoui a saisi son téléphone pour demander à Houcine Abassi, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) de «faire quelque chose pour sauver le pays», mettre au pied du mur toute la classe politique tunisienne et mettre un terme à la confusion qui a régné dans le pays sous les gouvernement de la Troïka 1 et 2.

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Wided Bouchamaoui reçue par Houcine Abassi: «Faire quelque chose pour sauver le pays».

La présidente du patronat tunisien admet que cette aventure n'a pas été une sinécure: «Il y a eu des blocages. Il y a eu des moments de doute et d'essoufflement», se souvient-elle. Mais le résultat est là: la feuille de route a tracé des lignes directrices claires et toutes les parties engagées ont promis de suivre à la lettre cette voie toute indiquée.

A présent, le pays récolte les premiers fruits de cette nouvelle prise de conscience et de ce sursaut salvateurs: la Tunisie est en droit d'être fière de sa réussite et de célébrer l'adoption de sa nouvelle constitution qui, selon la présidente des chefs d'entreprise, «a du très bon en elle et... quelques petites imperfections qui devront être corrigées». Elle a déploré, par exemple, que la nouvelle Loi fondamentale tunisienne «ait omis de défendre le droit du citoyen tunisien à la liberté de l'initiative», allant, dans son explication, jusqu'à citer l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi comme étant l'expression d'une initiative individuelle et d'une liberté d'entreprendre frustrées.

«Peut-être que nos prochains parlementaires combleront-ils par les lois cette lacune de la Constitution», espère-t-elle.
Interrogée par notre consoeur Meriem Belkadhi si elle nourrit des ambitions présidentielles, Mme Bouchamaoui n'a pas hésité: «Je l'ai dit et répété. Je le répète pour la énième fois. Je n'ai jamais rêvé de faire de la politique. Je n'ai jamais ambitionné de prendre part à l'élection présidentielle».

Le dossier de la «présidentiabilité» de Wided Bouchamaoui serait donc clos définitivement. La présidente de l'Utica promet, par contre, de continuer de suivre pas-à-pas la feuille de route du Quartet et de reprendre «à temps plus plein» la direction des affaires de la centrale patronale.

En somme, un agenda bien rempli attend Mme Bouchamaoui. A l'image de tout le pays, devrions-nous ajouter, car les gouvernements Troïkas 1 et 2 ont fait perdre à la Tunisie tant de ressources et tant de temps qu'il faudra désormais mettre les bouchées doubles ou triples pour rattraper tous les retards enregistrés et répondre aux nombreuses attentes déçues.