Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha, est convaincu que son parti remportera les prochaines élections et aura la majorité parlementaire. Quant aux gouvernements Jebali et Larayedh, ils seraient tombés, selon lui, à cause du terrorisme.
Dans une interview accordée à l’agence allemande de presse, en date du 30 janvier 2014, Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha, a précisé que son parti représente actuellement la colonne vertébrale de la scène politique en Tunisie. Selon lui, Ennahdha «aura sans aucun doute la majorité lors des prochaines élections. Mais pour l’intérêt du pays et pour qu’il y ait une transition démocratique, nous ne pourrons pas gouverner seuls et nous devons faire participer les autres», a-t-il expliqué, ajoutant que son souhait est que les alliances d’Ennahdha soient plus élargies. Sur un autre plan, M. Ghannouchi a affirmé que les nominations partisanes dans l’administration effectuées par les deux ex-premiers ministres islamiste, Hamadi Jebali et Ali Larayedh, sont très exagérées. «Ennahdha a seulement procédé aux nominations nécessaires et selon la loi», a-t-il indiqué, ajoutant que son parti a accepté la feuille de route du dialogue national, où il est question de réviser toutes les nominations depuis Ben Ali, en passant par le gouvernement Caïd Essebsi et les 2 gouvernements Ennahdha. «Ne ne garderons que les gens compétents et neutres», a-t-il précisé, comme si c'est lui et son parti qui vont procéder à l'opération, et non le gouvernement Jomaâ. Rached Ghannouchi a affirmé également que les deux gouvernements d’Ennahdha, qu’il qualifie de «parti modéré ayant toujours refusé la violence», sont tombés à cause du terrorisme, par allusion aux assassinats des deux dirigeants de l’opposition Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi attribués à des extrémistes religieux. Au lendemain des élections du 23 octobre 2011, Rached Ghannouchi avait pourtant déclaré publiquement que les salafistes, dont il recevait secrètement les dirigeants, sont «nos enfants» et «ne sont pas tombés du ciel». «Ils ont une nouvelle culture qui va enrichir le pays», avait-il précisé. On sait aujourd’hui quelle culture ces gens cherchent à diffuser dans le pays. Z. A. |