«La France sera à vos côtés», a lancé François Hollande aux responsables tunisiens, assurant que Paris défendrait les intérêts tunisiens sur la scène européenne.
M. Hollande, qui intervenait, lors de la cérémonie solennelle organisée, vendredi matin, au siège de l'Assemblée nationale constituante (ANC), au Bardo, à l'occasion de la promulgation de la nouvelle Constitution tunisienne, répondait ainsi au chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaâ, qui lançait aux invités de la Tunisie réunis à cette occasion sous la couple du Palais du Bardo: «Nous comptons sur nos amis et partenaires pour appuyer ce processus démocratique». Le chef de l'Etat Français, qui s’est dit soucieux de préserver le partenariat privilégié qu'entretient la France avec la Tunisie, a aussi promis de poursuivre l'aide française. Il a aussi tenu a envoyer un message pour encourager les touristes à venir visiter un «pays hospitalier accueillant, beau et démocratique». Le président français a fait aussi l'éloge de la constitution tunisienne, qu’il a qualifiée «de texte majeur, parce qu’il est le fruit d’un compromis institutionnel que vous étiez capable de nouer ensemble». Et d'ajouter: «Ce texte fait honneur à votre révolution, il peut servir d’exemple et de référence à bien d’autres pays». «Votre constitution instaure un régime républicain, démocratique, participatif, dans le cadre d’un Etat de droit, de pluralisme, de séparation entre les pouvoirs et de bonne gouvernance», a dit M. Hollande. Et de souligner: «Votre constitution consacre le principe d’égalité homme/femme, de liberté de croyance, de conscience, de libre exercice de culte, et confirme que l’Islam est compatible avec la démocratie». M. Hollande n'a pas oublié de souligner le rôle essentiel de la jeunesse tunisienne dans la révolution, affirmant que la nouvelle Constitution est «un message à la nouvelle génération dans le monde qui veut prendre sa place dans toutes les sociétés». «En trois ans le peuple tunisien a eu la force de renverser une dictature, l’audace d’organiser des élections libres, le courage de convoquer une Assemblée constituante, et de surmonter les épreuves de l’assassinat de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi», a encore rappelé M. Hollande. «Vous avez dépassé les discordes et les querelles et vous vous êtes rassemblés autour de l’essentiel», a souligné le président franças, saluant le rôle du quartette, UGTT, UTICA, Conseil de l’ordre des avocats et LTDH qui «ont permis le dialogue national, et lui ont donné la capacité de réussir.» «Ce qui fait l’originalité de votre constitution et de votre révolution, c’est le rôle de la société civile. Il y a trois ans que la dictature est tombée, et la mobilisation du peuple tunisien n’a jamais cessé d’être vive», a-t-il insisté. Le déplacement de François Hollande, seul chef d'Etat européen présent vendredi à Tunis, vise à récolter les fruits du soutien qu'il était venu apporter l'été dernier à un processus démocratique alors menacé par l'assassinat de figures influentes de l'opposition. L'assassinat en juillet de Mohamed Brahmi, fondateur du Mouvement du peuple (Echaâb) et élu de l'ANC, a amplifié des tensions qui étaient déjà vives depuis le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd cinq mois plus tôt et fait craindre que la Tunisie s'enfonce dans le chaos. Une médiation de la société civile a pourtant permis une sortie de crise avec la démission en janvier du Premier ministre Ali Larayedh, du mouvement islamiste Ennahdha, et son remplacement par Mehdi Jomaâ à la tête d'un gouvernement de technocrates chargés de conduire le pays aux élections. Les célébrations de vendredi autour la nouvelle constitution interviennent quatre jours après que la police tunisienne a annoncé la mort de 7 activistes dont Kamel Gadhgadhi, un chef d'Ansar Charia recherché pour l'assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. I. B. (avec agences) |