assemblee 1 26Riddhi Dasgupta, un jeune constitutionnaliste indien, a contribué, en tant que consultant, à la rédaction de la nouvelle constitution tunisienne. Il témoigne de cette expérience «exaltante».

Aujourd’hui, la nouvelle Loi fondamentale tunisienne entre officiellement en vigueur. La rédaction de ce document a été, pour le moins, laborieuse et coûteuse en temps et argent. Elle a également été marquée par un bras-de-fer opposant les islamistes d’Ennahdha, qui souhaitaient apposer le sceau de la charia à cette constitution, et les laïcs, qui défendaient une certaine authenticité tunisienne faite de modernisme, de progressisme et d’ouverture.

Pendant ces deux longues années, l’Assemblée nationale constituante (ANC), pour surmonter certaines difficultés, résoudre ses conflits et, surtout, pallier le manque de compétence de ses membres, a fait appel à nombre d’experts nationaux et internationaux.

Riddhi Dasgupta, un jeune constitutionnaliste indien, a été un des contributeurs à la rédaction de notre document fondamental. C’est, en tout cas, ce qu’a rapporté le quotidien ‘‘The Times of India’’ (TI), dimanche, sur son site web.

Riddhi Dasgupta, 28 ans, en sa qualité de rapporteur-pour-avis principal du think tank britannique The Wilberforce Society, «a été une véritable cheville ouvrière» (pas moins ?) de cette contribution étrangère, selon le TI.

L’ANC a fait appel aux services de la Wilberforce Society, qui lui a remis un projet de constitution en septembre 2012.

George Bangham, président de la Wilberforce, a formé, pour cette mission, une équipe de 35 membres et désigné Riddhi Dasgupta à la tête de cette task-force.

Commentant l’expérience qu’il a vécue, Dr. Dasgupta a déclaré au TI qu’«être ainsi le témoin de l’Histoire a été un des moments les exaltants dans ma carrière de consultant. Nous avions été émus par les échanges que nous avions eus avec tous les Tunisiens (…) Sans l’assistance de la population, nous n’aurions jamais pu réaliser notre travail. La nouvelle constitution tunisienne a pour objectif de protéger les droits individuels et la dignité humaine, elle accorde aux traditions religieuses le respect qu’elles méritent, elle préserve en même temps la laïcité et s’attaque sérieusement au problème de la corruption».

De l’aveu de Riddhi Dasgupta, le recours aux affinités que partagent les sociétés tunisienne et indienne a été d’une grande aide dans l’accomplissement du travail de son équipe.

L’origine indienne du Dr. Dasgupta a, sans nul doute, influencé le travail qu’il a soumis à l’ANC. A ce propos, il est utile de signaler, par exemple, que la constitution indienne spécifie clairement que l’Inde est «une république souveraine, socialiste, laïque et démocratique». Hormis l’adjectif «socialiste», les constitutions tunisienne et indienne ont des similitudes importantes.

Autre détail qui mérite d’être signalé et qui pourrait être un point commun aux deux expériences: les deux constitutions ont été adoptées un 26 janvier – en 1950, pour l’Inde, et 64 ans plus tard, pour la Tunisie… si notre pays choisit ce jour comme date d’adoption de notre nouvelle Loi fondamentale.

Marwan Chahla