Les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne (UE), réunis lundi à Bruxelles, ont exprimé leur soutien sans réserve au processus de transition démocratique en Tunisie.
Par Wajdi Khalifa, correspondant à Bruxelles
Le Conseil des affaires étrangères consacré en partie au voisinage méridional de l'UE et tenu sous la présidence de Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a«félicité la Tunisie pour l'adoption de sa nouvelle Constitution démocratique, garante des libertés fondamentales, de l'Etat de droit, de la séparation des pouvoirs et de l'indépendance de la justice».
Pour les 28 ministres des Affaires étrangères européens, «la Constitution constitue un progrès important dans le processus de transition démocratique de la Tunisie.»
Le Conseil poursuit en précisant que «dans un contexte régional marqué par des difficultés», la nouvelle Constitution «est porteuse d'un espoir et a valeur d'exemple pour celles et ceux qui luttent pacifiquement pour la reconnaissance de leurs droits et libertés fondamentales».
Tout en exprimant ses félicitations pour le résultat atteint par la Tunisie, le Conseil forme le souhait que notre pays puisse concrétiser les aspirations démocratiques issues de la révolution de 2011.
Dans ce même contexte l'UE adresse au nouveau gouvernement dirigé par Mehdi Jomaa «ses meilleurs vœux de réussite et l'encourage à poursuivre la transition démocratique dans un climat apaisé grâce, en particulier, à un dialogue permanent avec l'ensemble des acteurs impliqués dans ce processus, y compris ceux de la société civile, avec l'objectif d'organiser, dans un environnement sûr et le plus rapidement possible, des élections libres, inclusives, transparentes et crédibles.»
Notons que Mehdi Jomaa, accompagnée d'une importante délégation, devrait effectuer une visite aux instances européenne dans les prochaines semaines, indiquent plusieurs sources à Bruxelles à Kapitalis.
L'UE précise qu'elle maintient son soutien au processus de transition démocratique en Tunisie et qu'elle s'engage à accompagner la Tunisie dans la préparation des prochaines échéances électorales.
En conclusion, les ministres des Affaires étrangères réitèrent leur volonté «d'appuyer les autorités tunisiennes dans leurs efforts pour faire face à l'ensemble des défis socio-économiques et de sécurité que rencontre le pays afin de répondre aux attentes et aux besoins de la population, en particulier de la jeunesse».
L'UE précise enfin qu'elle a déjà doublé son soutien depuis 2011, mais qu'elle est prête à affermir son assistance technique et financière pour permettre de «renforcer les perspectives de croissance de l'économie tunisienne» et consolider «son partenariat privilégié avec la Tunisie et son soutien aux réformes politiques et socio-économiques au service des aspirations démocratiques des Tunisiens.»
Une point mérite d’être signalé: tout en soulignant les «efforts conjoints» et «l'esprit de responsabilité et de compromis des autorités, des acteurs politiques et de la société civile», l’UE insiste sur le rôle central du Quartette d’organisations nationales (UGTT, Utica, Ordre des avocats, LTDH), dont l’action a permis de faire du 26 janvier 2014, date de l’adoption de la nouvelle Constitution, «une date fondatrice pour la démocratie tunisienne.»
«Les acteurs de la société tunisienne ont su réagir positivement aux défis politiques internes et prendre l’initiative de mettre en oeuvre un dialogue national inclusif et adapté à ses propres réalités. Ils y sont parvenus malgré les tragiques assassinats politiques et les actes terroristes qui ont endeuillé le pays en 2013 et dont les responsables devront être poursuivis et punis», souligne le communiqué, ajoutant que ce processus a permis, aux acteurs de la société, «de maintenir la paix civile, de préserver la stabilité de l'Etat et de progresser dans le débat constitutionnel».