Notre pays va-t-il manquer de blé à partir de février prochain après la disparition d’une cargaison de 350.000 tonnes de blé qui lui étaient destinées ainsi qu’à l’Egypte ?


Nos confrères de ‘‘Maghreb Emergent’’, citant ‘‘Le Matin Dimanche’’ paraissant à Lausanne, en Suisse, croient pouvoir l’affirmer.
Les faits: des cargaisons de 350.000 tonnes de blé destinées à la Tunisie et à l’Egypte se sont évanouies dans la nature. Le journal suisse, citant le trader russe Rias Trading, basé en Suisse, n’est pas en mesure de les livrer, du moins pas dans les délais fixés initialement.

Saisie inattendue du blé par le gouvernement russe?
Un responsable de Rias Trading cité par le même journal a reconnu que cette quantité de blé n’était tout simplement pas disponible. Pourtant, note ‘‘Le Matin Dimanche’’, pas plus tard que le 11 novembre dernier, une société de surveillance a bien validé l’existence et la qualité des cargaisons pour rassurer les banques qui ont financé leur acquisition par le trader, en attendant qu’il soit payé par les commanditaires.
Comment expliquer cette disparition? Le journal helvétique estime qu’aucune piste ne doit être négligée: «une fraude de la part du trader, un manquement de la société de surveillance à sa tâche ou une saisie inattendue du blé par le gouvernement russe».
Cette dernière piste semble cependant privilégiée par le journal. Qui rappelle qu’en août 2010, Moscou «a décrété un embargo total sur les exportations de céréales russes, qui court jusqu’au 31 décembre prochain».
Cet embargo, explique-t-il, visait à «contenir la hausse des prix du blé sur le marché intérieur, engendrée par l’effondrement des récoltes en raison de la canicule estivale». Il se peut donc «que cette cargaison ait été interdite de sortie par le gouvernement russe», conclut-il en citant une source au courant du dossier.

2 millions de tonnes à importer
Cette affaire occasionnera des préjudices aux banques qui ont financé l’achat de ces cargaisons par Rias Trading: Bnp Paribas (Suisse), exposée à un défaut de remboursement à hauteur de 80 millions de francs suisses, la Banque Cantonale de Genève (BCG) pour quelque 8 millions de francs, la Banque Cantonale Vaudoise (BCV) et une «autre banque suisse», pour des montants qui n’ont pas été divulgués.
Les deux pays commanditaires, la Tunisie et l’Egypte, pourraient aussi se trouver dans une situation difficile, en raison des difficultés à satisfaire la  demande locale. La Tunisie devant importer au total 2 millions de tonnes de céréales en 2011 pour compenser la baisse de la récolte de l’été 2010 (-56% par rapport à 2009). Cette récolte permet cependant au pays de faire face à la demande jusqu’au mois de 2011.