maya jeribi issam chebbi 2 16Maya Jeribi, secrétaire générale d’Al-Jomhouri, a indiqué, vendredi, que son parti «annoncera son candidat à la présidentielle, une fois les concertations internes achevées». Le suspense est donc à couper le souffle!

Les hommes (et femmes) politiques sont imbattables dans l’art de noyer le poisson dans l’eau. Et le gros poisson, ici, c’est Néjib Chebbi, président du haut comité politique d’Al-Jomhouri, qui piaffe d’impatience, depuis bientôt de 30 ans, d’accéder à la présidence de la république. Et Mme Jeribi croit pouvoir garder encore le suspense sur sa candidature annoncée en évoquant de bien inutiles «concertations».

Bon, on fera comme si, mais on n’en pensera pas moins...

Maya Jeribi, qui intervenait lors d'une réunion, vendredi après-midi, à Gabes (sud-est), en présence de plusieurs membres du bureau exécutif de son parti, a également réaffirmé «l'importance d'unir les rangs des démocrates et de limiter l'éparpillement des voix lors des prochaines élections».

L’affirmation solennelle de cette conviction est d’autant plus touchante qu’elle intervient à un moment où Al-Jomhouri est en train de faire la fine bouche et évoque de oiseuses considérations pour fausser compagnie aux autres partis de l’opposition réunis au sein de l’Union pour la Tunisie (UPT) et du Front du salut national (FSN).

Pour «unir les rangs des démocrates» et «limiter l'éparpillement des voix lors des prochaines élections», Al-Jomhouri aurait trouvé mieux à faire que de semer la zizanie au sein de l’opposition.

Le problème d’Al-Jomhouri, et cela ne date pas d’hier, c’est qu’il est trop étroit pour les larges épaules de son leader Néjib Chebbi, dont l’appétit du pouvoir est souvent contrariée par son incapacité à jouer collectif.

Alors, Maya Jeribi, Issam Chebbi, Iyad Dahmani et les autres dirigeants du parti pourront continuer à s’entortiller, à s’épuiser en explications et à rivaliser de démagogie pour justifier les positions intempestives et souvent contradictoires de leur «leader maximo».

I. B.

Illustration: Maya Jeribi et Issam Chebbi battent campagne pour le «leader maximo» Néjib Chebbi.