Rafaâ Ben Achour, membre du bureau exécutif de Nida Tounes, estime que le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaâ tarde à mettre route la feuille de route du dialogue national.
Propos recueillis par Zohra Abid
Kapitalis: Comment jugez-vous les 2 semaines passées à la Kasbah du Chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaâ?
Rafaâ Ben Achour: Nous avons soutenu le gouvernement Mehdi Jomaâ. Nous lui avons donné un préjugé favorable en dépassant le problème du maintien à son poste du ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou. Nous n'en avons pas fait un cas de rupture et nous comptons encore sur lui pour qu'il se conforme à la feuille de route du dialogue national. Il sera donc jugé sur l'application de cette feuille de route.
Le terrorisme frappe de plein fouet la Tunisie, qu'avez-vous à conseiller à Mehdi Jomaâ?
Le problème est très sérieux. On attend du chef du gouvernement Mehdi Jomaâ qu'il soit très ferme et qu'il procède à la révision de certains postes au sein du ministère de l'Intérieur, qu'il dote les forces de sécurité intérieure des moyens adéquats et qu'il intensifie la coopération en matière de lutte antiterroriste avec les pays voisins comme l'Algérie et la Libye, malgré le chaos qui règne dans ce pays, ainsi qu'avec les puissances étrangères concernées par ce problème.
Parmi les points importants de la feuille de route, il y a celui de la dissolution des Ligues de la protection de la révolution (LPR). Quand est-ce que cela va-t-il se faire? Jusque-là, on se pose bien des questions et on attend des réponses.
Que pensez-vous du rôle joué par Moncef Marzouki sur la scène politique ?
Non seulement le président provisoire de la république ne joue aucun rôle, ses prérogatives étant limitées par la loi organisant les pouvoirs provisoires, mais il est souvent négatif. D'ailleurs, John Kerry, secrétaire d'Etat américain, est venu cette semaine à Tunis pour transmettre une invitation officielle du président Barak Obama au chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaâ pour qu'il effectue une visite officielle aux Etats-Unis, et non au président Marzouki. Et cela veut tout dire.