Abdelwaheb El-Hani, président du parti El-Majd (Gloire), ne cache plus ses ambitions présidentielles. Lui aussi prendra part, le moment venu, à la course au Palais de Carthage.
Par Marwan Chahla
Intervenant, mercredi, sur les ondes de Mosaïque FM, El-Hani a cru devoir affirmer que, pour concourir à la présidence de la république, il a la vision qui lui permettra de rivaliser avec les meilleurs compétiteurs. Car, a-t-il estimé, la réussite dans cette compétition ne dépendra pas des seuls moyens matériels des candidats. Et puis, son parti posséderait des atouts que d'autres formations politiques n'ont pas...
«Il n'y a rien d'étonnant à cela, c'est une suite logique de mon engagement politique. La personnalité politique qui vous dit qu'elle ne nourrit pas d'ambition présidentielle vous ment», a encore déclaré le président d'El-Majd. Il s'agit d'une «situation élémentaire et logique» où l'homme ou la femme politique souhaite tout normalement apporter sa contribution à ce qui se construit dans le pays.
Regénérer l'espoir parmi les citoyens
M. El-Hani préfère, pour l'instant, «ne pas accorder trop d'importance» à cette candidature. Il attend les prochaines semaines pour la rendre officielle, c'est-à-dire «lorsque les choses se clarifieront encore plus, car cela dépendra de la feuille de route, de la loi électorale, de la date du scrutin. Il faudra également tenir compte des alliances politiques qui se formeront et se préciseront», explique-t-il.
L'affaire, pour le président d'El-Majd, est très sérieuse et mérite réflexion et préparation: «Il s'agit de proposer une alternative à la manière dont les affaires de notre pays sont gérées; il s'agit aussi de régénérer l'espoir parmi nos concitoyens et de redonner vie à nos ambitions».
Abdelwaheb El-Hani ne craint pas de se mesurer à des rivaux comme Béji Caïd Essebsi de Nida Tounes, Hamadi Jébali pour Ennahdha ou Hamma Hammami pour le Front populaire, tous de très sérieux candidats potentiels qui seront portés, dans cette course, par des machines politiques disposant de moyens matériels et humains plus importants. «Si l'on ne tenait compte que de cet aspect des moyens et de ce que les sondages d'opinion nous disent chaque mois, il n'y aurait, tout simplement, plus lieu de tenir des élections», rétorque-t-il. Et de trancher: «Non, c'est une affaire de compétence. La question que l'on posera à peuple, le jour du scrutin, est la suivante: quelle est la personne la plus apte pour diriger les affaires de notre pays?».
«J'ai toutes les qualités requises», dit El-Hani
A cette question, le secrétaire général d'El-Majd, lui, une réponse claire: «J'ai toutes les qualités requises pour assumer la charge présidentielle. J'en ai la capacité et la compétence. J'aime mon pays et je suis un homme honnête. J'ai également beaucoup réfléchi à ce que devrait être la Tunisie de demain. J'ai plusieurs projets en tête pour le développement du pays... et pour le rajeunissement de la classe politique».
Au passage, M. El-Hani n'omet pas de décocher une flèche à l'adresse de «ces grands hommes qui ont atteint, aujourd'hui, un âge avancé et dont la place ne devrait pas être la présidence de la république mais plutôt un bureau de consulting pour mettre à profit leur expérience et prodiguer leurs conseils». Et, pour ne pas froisser la susceptibilité de l'octogénaire président de Nida Tounes, par exemple, le président d'El-Majd promet, s'il est élu, de faire appel à ses services en tant conseiller personnel, car «cet homme possède une sagesse et un savoir-faire dont nous avons besoin pour l'orientation, et non pas la direction, des affaires du pays», s'empresse-t-il de préciser.
Bientôt, on ne comptera plus les candidatures à la prochaine élection présidentielle. Il y en aura des grandes, des moyennes et des petites. Elles seront si nombreuses qu'elles embarrasseront le choix de l'électeur qui, au lieu de s'attacher aux contenus des programmes des candidats, devra très certainement se contenter des images, des courts messages et des impressions superficielles que lui feront parvenir nos télévisions sur celui ou celle qui occupera le Palais de Carthage pendant le prochain mandat présidentiel.