Le chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaa a appelé à l'ouverture d'une enquête urgente suite à un témoignage sur l'attaque terroriste de Jendouba. Simple effet d’annonce...
L’appel a été lancé, dans un message adressé, vendredi, au ministère de l'Intérieur, a indiqué une source de la présidence du gouvernement. Un habitant de la région avait déclaré, mardi dernier, sur la chaîne Ettounsia, avoir aperçu dans la rue, quatre heures avant l'attaque terroriste, des individus portant des uniformes militaires. Il a affirmé en avoir aussitôt informé le chef du bureau de police de Jendouba, qui, selon le témoin, n'a pas accordé d'importance à l'information. La suite on la connait: un faux barrage policier a été mis en place au niveau de la localité d'Ouled Manaa, à Jendouba, par des terroristes armés, qui ont tué 4 personnes, dont 2 agents de la garde nationale, un agent pénitencier et un civil, et blessé 4 autres. Le syndicat général de la garde nationale, qui regrette que le témoignage en question n'ait pas été pris en compte et traité avec la célérité nécessaire, a appelé à l'ouverture d'une enquête dans le but de dévoiler la vérité et de déterminer les responsabilités. Reste à savoir si le ministère de l’Intérieur va vraiment mener une enquête sur un grave manquement de ses propres services ou s’il va tout mettre en oeuvre pour blanchir ses services, comme il l’a souvent fait jusque-là. On peut se demander aussi pourquoi M. Jomaâ n’a pas confié l’enquête à une commission indépendante. Cela aurait été plus crédible... On peut également craindre que sa demande ne dépasserait pas le simple effet d’annonce. Rappelons que les précédentes enquêtes sur les violences policières commises contre les manifestants, le 9 avril 2012, ou contre les habitants de Siliana, les 27 et 28 novembre 2012, pour ne citer que ces deux cas, n’ont pas jamais abouti. Et il est peu probable qu’elles aboutiront un jour à désigner les responsabilités dans ces violences et à sanctionner leurs auteurs. Et si M. Jomaâ, et son ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou, dont le silence sur cette affaire est pour le moins assourdissant, se payaient encore la tête des Tunisiens? I. B. |