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Quelques centaines de manifestants se sont réunis, le samedi 1er mars, au Bardo, pour fêter le départ de la Troïka et la promulgation de la Constitution. Les dirigeants et députés de l'opposition étaient présents, sauf ceux d'Al-Jomhouri ...

Par Yüsra N. M'hiri

Le Front du salut national (FSN), constitué de l'Union pour la Tunisie (UPT) et du Front populaire (FP), deux coalitions de l'opposition, a également organisé ce rassemblement pour remercier ceux qui ont participé au «sit-in du départ» (Errahil), lancé après l'assassinat du député de l'opposition Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013, pour dénoncer le laxisme du gouvernement Larayedh et appeler à sa démission. Ce sit-in a duré près de deux mois et n'a pris fin qu'après le démarrage, début octobre, du Dialogue national sous la férule du Quartette d'organisations nationales.

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Les députés du bloc démocratique ont de bonnes raisons de crier victoire.

Malgré la pluie et le mauvais temps, quelques centaines de manifestants étaient au rendez-vous, pour la fête mais aussi pour se remémorer les souvenirs des longues nuits et journées de manifestations.

La plupart des députés qui avaient suspendu leur participation aux travaux de l'Assemblée nationale constituante (ANC), au lendemain de l'assassinat de Brahmi, et mis en place le sit-in Errahil, étaient venus, samedi, à la place du Bardo, devant le siège de l'ANC, pour remercier les Tunisiens et, surtout les Tunisiennes, qui avaient répondu présents à leur appel et pris part au mouvement ayant abouti, quelques mois plus tard, au départ du gouvernement Larayedh.

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Salma Baccar toujours fidèle au rendez-vous.

Il reste encore beaucoup à faire

«C'est grâce à vous, à votre courage et à votre tenacité qu'Ennahdha et ses alliés ont accepté de participer au dialogue national. Vous avez joué un grand rôle pour faire partir le gouvernement Larayedh», a lancé Noomen Fehri, député Afek Tounes, aux foules agitant le drapeau national.

Il était entouré d'autres députés du bloc démocratique, notamment Selim Ben Abdessalem, Khemaies Ksila (Nida Tounes), Samir Ettaieb, Nadia Chaabane, Salma Baccar, Fadhel Moussa, Salma Mabrouk (Al-Massar), Mourad Amdouni, Mongi Rahoui (Front populaire), mais aussi Mbarka Brahmi, épouse du leader du Courant populaire assassiné par des extrémistes religieux, qui discutaient avec les citoyens et les remerciaient de leur soutien et du courage dont ils ont fait preuve durant près de deux mois, en plein ramadan, sous le soleil et dans la chaleur de l'été... Ce fut un mouvement citoyen et politique qui restera dans l'histoire de la Tunisie comme un moment lumineux de ferveur patriotique et démocratique.

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Les députés Khemaies Ksila (Nida Tounes) et Fadhel Moussa (Al-Massar): une solidarité sans faille.

Des dirigeants de partis politiques ont fait également le déplacement, tels Zied Lakhdhar (Parti des patriotes démocrates unifié ou Watad), Jounaïdi Abdeljaoued (Al-Massar), Hamma Hammami (Parti des Travailleurs), Ahmed Seddik (parti Attaliâ ou l'Avant-garde) ont fait également le déplacement.

«Grâce à notre solidarité, nous avons réussi à faire dégager le gouvernement Ali Larayedh. Nous avons encore beaucoup à faire, notamment, lutter contre le terrorisme, mais ensemble, nous y arriverons», a lancé M. Hammami.

Un couscous aux fruits secs

Dans ce beau monde, seul le parti Al-Jomhouri a manqué à l'appel. Le parti de Néjib Chebbi, qui a pris une part active au «sit-in du départ», boude-il ses camarades? Il faut dire qu'Al-Jomhouri a récemment claqué la porte de l'Union pour la Tunisie (UpT), coalition réunissant les principaux partis de l'opposition, et pense aussi quitter bientôt le Front, où il refuse de jouer les seconds rôles et rejette ce qu'il considère comme «une volonté de domination de Nida Tounes».

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Mongi Rahoui en discussion avec une citoyenne.

N'empêche que la fête a eu lieu. Les foules ont fait une marche entre la place Bab Saâdoun, agitant le drapeau national et agitant des banderoles avec des slogans appelant à la vigilance face au terrorisme, à l'extrémisme et aux menaces qui guettent la transition politique en Tunisie. Il y avait de la ferveur, de l'émotion, du patriotisme et une volonté ferme de continuer le combat pour la démocratie et l'équité sociale.

La rencontre s'est clôturée par un buffet dinatoire. Au menu: un couscous aux fruits secs, clin d'œil à l'intervention d'un député d'Ennahdha qui déplorait que les participants au sit-in Errahil mangeaient à la rupture du jeûne de ramadan du couscous aux fruits secs, un plat jugé trop coûteux.