Lors de la réunion, samedi, avec les dirigeants des 26 partis politiques représentés à l'Assemblée nationale constituante (ANC), le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, a tenu un langage de vérité: la situation dans le pays est plutôt difficile.
La réunion, qui s’est tenue, à Dar Dhiafa à Carthage, a duré 4 heures, et elle a permis à M. Jomaa de dresser un tableau de la situation générale dans le pays, notamment aux plans économique et sécuritaire, qui posent le plus problème actuellement. Selon le ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la Coordination et du suivi des affaires économiques, Nidhal Ouerfelli, qui a pris part à la réunion, ainsi que Hakim Ben Hammouda, ministre de l'Economie et des Finances, «un consensus s'est dégagé en faveur de la nécessité de prendre les mesures qui s'imposent pour surmonter la situation difficile», a-t-il dit. «La réaction des partis a été bonne pour ce qui est d'asseoir ce processus participatif», a-t-il ajouté, indiquant qu'il avait été convenu de tenir une conférence nationale sur la sécurité et le terrorisme, au cours de la période à venir, sans en révéler la date. Gouvernement-partis: un débat «approfondi et franc». Il a aussi fait état d'une amélioration notable de la situation sécuritaire dans le pays, «en dépit des récentes opérations terroristes». Interrogée par l'agence Tap, la secrétaire générale du parti Al-Jomhouri, Maya Jribi, a déclaré que le débat avec le chef du gouvernement, «approfondi et franc», selon elle, avait permis d'aborder toutes les échéances qui attendent le pays, y compris la question des nominations partisanes à la tête des institutions et organismes nationaux et la nécessité de les revoir sur la base des critères de compétence et de neutralité. Quant au dirigeant du Mouvement Ennahdha, Ameur Larayedh, il a indiqué que le débat du chef du gouvernement avec les représentants des partis politiques avait été dominé par le dossier économique, jugeant nécessaire de réunir les conditions pour pouvoir aller de l'avant et «sortir de cette mauvaise passe». Mehdi Jomaa s'adresse ce soir aux Tunisiens via les chaînes Watania 1 et Nessma. Le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, a indiqué de son côté avoir demandé au chef du gouvernement, au nom de sa formation, la présentation d'une loi de finances complémentaire «pour combler les lacunes émaillant celle en vigueur», ainsi que des mesures pour mettre un terme à «l'hémorragie sécuritaire», revoir les nominations décidées sur la base de l'allégeance partisane et faire toute la lumière sur les crimes qui avaient coûté la vie à Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. M. Jomaa, qui devrait s’adresser, ce soir, aux Tunisiens, à travers un entretien avec les chaines Watania 1 et Nessma, cherche à mobiliser les Tunisiens, toutes tendances confondues et au-delà des divisions politiques, autour d’un plan général de sauvetage qui requiert la contribution de tous. I. B. (avec Tap). |