Ce séminaire de prospective appliquée, animé par des universitaires et des experts tunisiens, a porté sur: «Les défis à relever et les chances à saisir: projection sur la région de la Méditerranée». Point de départ des débats : les deux études «Europe 2020, une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive» et «Projet pour l’Europe à l’horizon 2030»
Prospecter les développements conjoncturels et structurels
L’objectif : permettre aux participants la maîtrise et l’appropriation des concepts et des méthodes de veille et de prospective dans le cadre de l’élaboration de stratégies adaptées aux défis de l’avenir.
Le séminaire vise, également, à mieux connaître la vision européenne à travers l’examen des aspects politiques, géopolitiques et économiques contenus dans les deux rapports sur la stratégie de l’Europe en accordant une attention particulière à la région méditerranéenne.
«Compte tenu des intérêts qui lient la Tunisie à l’espace européen, il importe de prospecter les développements conjoncturels et structurels dans cet espace», a relevé M. Taieb Hadhri, président de l’Ites à l’ouverture des travaux. «L’Europe, a-t-il dit, est le premier client commercial aux niveaux de l’importation et de l’exportation. Elle accueille le plus grand nombre d’émigrés et d’étudiants à l’étranger. Elle constitue le plus grand partenaire industriel compte tenu du nombre d’entreprises européennes implantées en Tunisie (environ 3.000) et offre des larges perspectives d’exportation dans les secteurs des services touristique, de la santé, de la comptabilité, de l’ingénierie et du transport», a ajouté M. Hadhri pour souligner l’importance de l’exercice auquel se sont attelés les experts et universitaires tunisiens.
Quelle Méditerranée pour demain?
Ces derniers ont cependant relevé que le rapport «Europe 2020» ne comporte qu’un seul paragraphe sur la Politique européenne de voisinage (Pev) où il est souligné qu’«élargir la zone dans laquelle s’appliquent les règles européennes ouvrira de nouvelles possibilités tant pour l’Union que pour les pays de voisinage». Ils ont, également, souligné l’absence de référence à la région méditerranéenne dans la stratégie européenne pour la prochaine décennie. Ce qui ne dénote pas un fort engagement de l’Europe vis-à-vis de ses partenaires du sud.
Malgré cet oubli, dont il convient de ne pas exagérer la portée significative, les participants ont insisté sur la nécessité d’exploiter la concordance des objectifs nationaux avec ceux de l’Europe s’agissant, notamment, de la promotion d’une économie fondée sur la connaissance et l’innovation, l’amélioration de la qualité de l’éducation conformément aux besoins du marché international du travail et l’utilisation pleine et entière des technologies de l’information et de la communication (Tic).
La Tunisie a, en effet, intérêt à tenir compte des priorités de l’Europe pour les vingt prochaines années, eu égard surtout à ses propres orientations stratégiques, notamment, le passage d’une économie fondée sur la compétitivité industrielle à une économie portée par l’innovation technologique, la mise en place d’une économie à fort taux d’emploi qui favorise la cohésion économique, sociale et territoriale, ainsi que le développement du secteur des services.
Kapitalis (avec Tap).