Selon Emna Mansour Karoui, candidate annoncée à l’élection présidentielle, le mouvement islamiste Ennahdha est le seul parti à avoir osé s’opposer réellement au régime de Ben Ali.
Mme Mansour Karoui, présidente d’un fantomatique Mouvement démocratique de réforme et de construction (MDRC), qui a annoncé, la semaine dernière, son intention de présenter sa candidature à la prochaine élection présidentielle et d’être ainsi la première femme tunisienne à postuler à la magistrature suprême, a ajouté, dans un entretien à Express FM, que «les membres d’Ennahdha ont fait de la prison, alors que ceux des autres mouvements politiques opposés à Ben Ali n’ont pas été actifs et n’ont pas réalisé des résultats.» Mme Mansour Karoui, qui cherche visiblement à plaire aux Nahdhaouis, aurait dû éviter d’affirmer des contre-vérités. Car, par cette affirmation, pour le moins inexacte, elle minimise les résistances et les combats des mouvements de gauche contre les dictatures de Bourguiba et Ben Ali. Les militants de ces mouvements ont été, eux aussi, réprimés et ont fait de la prison au cours des 40 dernières années. Ils ont su aussi démonter le système de mensonge du dictateur et terni son image auprès de la communauté internationale. Mais où était Mme Mansour Karoui, elle-même, sous le règne de Ben Ali? Pourquoi n’avons-nous entendu sa voix qu’après la chute du dictateur? Pourquoi n’a-t-elle pas défendu les Nahdhaouis, durant les années de plomb, quand ces derniers avaient vraiment besoin d’être défendus? Comme quoi, l’opportunisme porte aussi, parfois, des jupons. I. B. |