À l'occasion de la journée internationale des femmes une rencontre-débat se tiendra à Paris avec la participation maître Radhia Nasraoui, présidente de l'organisation de lutte contre la torture en Tunisie.
La rencontre-débat, organisée par le Front Populaire-Coordination Île de France, sur le thème: «Tunisie: les droits des femmes dans la nouvelle constitution», aura lieu, le jeudi 13 mars 2014, à 19 heures, au CICP, 21 ter rue Voltaire 75011 Paris (Métro rue des Boulets, ligne 9). Les femmes tunisiennes ont toujours œuvré activement pour leurs droits, contre la colonisation, les injustices et les dictatures. Leurs combats ont mené au Code du statut personnel qui a permis d’inscrire des droits visant à instaurer l’égalité entre les hommes et les femmes dans nombre de domaines. Plus récemment, les femmes tunisiennes ont joué un rôle primordial dans la chute du régime de Ben Ali et ont participé massivement à la révolution. L’arrivée du parti islamiste Ennahdha au pouvoir a néanmoins permis de légitimer des campagnes visant à remettre en cause les droits acquis de la femme tunisienne et ses libertés. Pendant l’été 2012, Ennahdha, qui était encore au pouvoir, déclarait vouloir introduire le concept de «complémentarité hommes-femmes» dans la constitution. Cette annonce a suscité aussitôt une vague d’indignation et de protestations sans précédent. Des milliers de Tunisiens et de Tunisiennes s’étaient alors mobilisés pour la défense des droits des femmes dans la constitution. Sous la pression de cette mobilisation et des manifestations, dont celles des journées de la femme du 13 août 2012 et du 13 août 2013, Ennahdha a été contraint de renoncer à ce projet. Le 26 janvier 2014, la nouvelle constitution tunisienne a été adoptée. «Les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et en devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination», stipule son article 21. Pour autant, des insuffisances et de nombreuses ambivalences juridiques persistent. Le Front populaire, pour sa part, est persuadé qu’il ne peut y avoir d’édification de la démocratie ni de développement intégral sans égalité effective entre les hommes et les femmes et sans une participation active de la femme tunisienne dans la vie publique. La rencontre-débat du jeudi s’inscrit dans l’engagement total du Front populaire dans la lutte des Tunisiennes pour leurs libertés et leurs droits économiques et sociaux. Me Radhia Nasraoui, en plus d’être l’épouse de Hamma Hammami, leader du Front populaire, est avocate, militante pour les droits humains, présidente de l’Organisation de lutte contre la torture en Tunisie (OLCT) et lauréate du prix Olof Palme pour les droits de l’homme en 2012. I. B. (avec communiqué). |