jomaa arabie saoudite 3 17Le chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaa, en visite depuis dimanche à Ryad, aura fort à faire pour faire oublier aux Saoudiens qu’Ennahdha, la branche tunisienne des Frères musulmans, est encore au pouvoir à Tunis.

Arrivé, dimanche soir, en Arabie Saoudite en provenance des Emirats arabes Unis (EAU), deuxième étape de sa tournée dans les pays du Golf devant le conduire aussi au Bahreïn, Koweït et Qatar, M. Jomaa a été accueilli à l'aéroport de la base aérienne de Riyad, par le prince Mokrane Ben Abdallah Ben Abdelaziz Al-Saoud, deuxième vice-président du conseil des ministres, conseiller et émissaire spécial du serviteur des deux saintes mosquées, le prince Fahd Ben Mokrane et le prince Torki Ben Abdallah Ben Abdelaziz, vice-prince de la région de Riyad.

Au cours de cette visite, Mehdi Jomaa devra rencontrer le ministre des Affaires étrangères le prince Saoud Al-Fayçal et le prince Mokrane Ben Abdelaziz.

Le chef du gouvernement préside une délégation, composée du ministre des Affaires étrangères Mongi Hamdi, du ministre de l'Economie et des Finances Hakim Ben Hammouda et de la présidente de l'Utica Wided Bouchamaoui, ainsi que plusieurs hommes d'affaires, qui devront rencontrer leurs homologues saoudiens.

jomaa emir mokran 3 17 2

M. Jomaa accueilli à Riyad par le prince Mokrane Ben Abdallah Ben Abdelaziz Al-Saoud.

La visite vise à impulser le rythme de la coopération économique et des investissements saoudiens en Tunisie. Elle vise aussi à réchauffer les relations politiques entre les deux pays, refroidies depuis la fuite de l’ex-président Ben Ali, le 14 janvier 2011, et son refuge dans ce pays.

L’arrivée au pouvoir en Tunisie du parti islamiste Ennahdha, succursale locale du mouvement internationale des Frères musulmans, n’a guère été appréciée à Ryad, où les Frères musulmans ne sont pas (sans jeu de mots aucun) en odeur de sainteté.

L’Arabie saoudite, qui a soutenu la destitution de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi, dirigeant des Frères musulmans, vient d’ailleurs d’inscrire ce mouvement sur la liste des organisations terroristes.

Autant dire que M. Jomaa aura fort à faire pour faire oublier aux Saoudiens que la branche tunisienne des Frères musulmans est encore au pouvoir à Tunis. Et, surtout, les convaincre d'accorder un soutien économique à la Tunisie qui traverse une phase difficile marquée par une crise financière aiguë.    

I. B.