La visite de M. Jomaa à Paris aura lieu du 31 mars au 1er avril. Selon Wided Bouchamaoui, président de l’Utica (centrale patronale), qui fera partie de la délégation officielle tunisienne, «cette visite permettra de débattre de la situation économique en Tunisie et d'examiner les opportunités de coopération entre la Tunisie et la France sur la base d'une stratégie gagnant-gagnant».

Soutenir la transition politique

François Hollande avait effectué, les 4 et 5 février 2013, une visite officielle en Tunisie, la première d'un président français après la révolution de janvier 2011.

Le 7 février 2014, M. Hollande est revenu en Tunisie pour assister à la cérémonie solennelle marquant la célébration de la promulgation de la nouvelle loi fondamentale, qu’il a qualifiée de «texte majeur» qui établit un régime républicain, démocratique et participatif dans le cadre d'un Etat de droit.

La France, qui a annoncé à plusieurs reprises sa volonté de soutenir la Tunisie dans sa transition politique afin qu’elle soit un modèle de réussite pour toute la région, est, rappelons-le, le premier partenaire commercial (premier client et premier fournisseur) et industriel de la Tunisie. Et M. Jomaa et la délégation l’accompagnant à Paris espèrent examiner avec leurs homologues dans l’Hexagone les moyens d’impulser davantage les échanges bilatéraux et les investissements français en Tunisie.

De Paris, M. Jomaa prendra l’avion pour Washington, où il sera reçu, le vendredi 4 avril, à la Maison blanche, par le président Barack Obama.

Faire avancer la démocratie

Selon le service de presse de la Maison Blanche, le président Obama «attend avec grand intérêt de discuter de l'engagement pris par la Tunisie pour faire avancer la démocratie et voir comment les Etats-Unis peuvent appuyer davantage la transition historique de la Tunisie».

«Les deux hommes aborderont de nombreux sujets à enjeux bilatéraux et régionaux et des questions d'intérêt commun, dont notamment l'assistance à fournir à la Tunisie aux niveaux économique, politique et sécuritaire, en soutien aux programmes de réforme engagés par M. Jomâa et à la stabilité de la Tunisie», lit-on encore dans le communiqué de presse publié mercredi sur le site de l'ambassade américaine en Tunisie.

La visite de Mehdi Jomâa aux Etats-Unis témoigne des solides liens d'amitié entre les peuples américain et tunisien ainsi que de l'engagement marqué de Washington en faveur de la transition démocratique en Tunisie, souligne encore le communiqué.

L'annonce de cette visite avait été faite dès l'annonce du vote de confiance de l'Assemblée nationale constituante (ANC) au nouveau chef du gouvernement, le 29 janvier 2014. Ce jour-là, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry avait assuré, dans une déclaration sur le site de l'ambassade des Etats-Unis: «J'ai hâte de travailler avec le Premier ministre Jomaa et son équipe en cette période cruciale».

M. Kerry avait fait part également de la disposition des Etats-Unis à continuer à «soutenir la transition de la Tunisie vers une démocratie durable dans laquelle les droits de tous les Tunisiens seront respectés et protégés».

Après les mots, les actes...

Début février, Barack Obama s'était entretenu au téléphone avec Mehdi Jomaa, pour le féliciter à la suite de son investiture à la tête du gouvernement de transition.

Le 18 février, lors d'une brève visite en Tunisie, M. Kerry avait annoncé, lors d'un point de presse, avoir convenu avec M. Jomâa de tenir la première réunion de dialogue tuniso-américain au cours de la visite du Premier ministre tunisien à Washington.

Le dialogue stratégique, qui vise à raffermir les relations bilatérales, sera focalisé sur la coopération sécuritaire et l'instauration de relations économiques solides entre les deux pays, avait alors expliqué le secrétaire d’Etat américain.

Au cours de sa visite à Washington, Jomâa aura une série de rencontres avec des responsables au sein de l'administration et du Congrès américains ainsi qu'avec des hommes d'affaires et des chefs d'entreprises, indique vendredi un communiqué de la présidence du gouvernement.

I. B. (avec Tap).