L’ancien chef du gouvernement provisoire (décembre 2011-mars 2013) a confirmé, dans son communiqué, avoir présenté sa démission par écrit, depuis le 5 mars 2014, au président du mouvement et à un groupe de ses dirigeants, justifiant sa décision par des «raisons subjectives et objectives» qu’il préfère ne pas soulever «en dehors des instances du mouvement, par respect pour les règles et traditions établies en commun accord».

Tout en laissant aux instances d’Ennahdha le soin de choisir un nouveau secrétaire général pour le remplacer, Hamadi Jebali a tenu à préciser que sa démission, «dans les circonstances actuelles, ne devrait pas être comprise, de quelque manière que ce soit, comme une tentative pour diviser le mouvement ou l’affaiblir». «Je considère ma décision comme une contribution de ma part au renforcement de la direction du parti par une nouvelle génération de compétences», a encore précisé M. Jebali.

L’ex-secrétaire général d’Ennahdha a tenu également à ajouter que son départ du secrétariat général ne signifie pas forcément qu’il va «fonder ou adhérer à un autre parti», estimant que «tout véritable apport aujourd’hui consisterait à renforcer et élargir les consensus et les ententes, afin de faire face aux exigences de la prochaine étape, qui sont nombreuses et graves et ne supportent pas la persistance des divergences et des anciennes lignes de clivage.»

Evoquant ensuite la possibilité de présenter sa candidature à la prochaine élection présidentielle, M. Jebali a affirmé que cela «constitue un droit pour tous les enfants et les filles de la Tunisie, garanti par la révolution et la nouvelle constitution.»

Cependant, a-t-il ajouté, «cette décision est d’une grande importance et ne saurait être prise sur un simple désir ou pour servir une quelconque partie.»

«Je ne pense pas que les circonstances et les conditions sont réunies actuellement pour la prise d’une telle décision. La question reste donc ouverte à tous les possibles et la décision sera prise le moment venu, en tenant compte de l’intérêt supérieur de la patrie», a conclu M. Jebali.

Donc, pour résumer, Hamadi Jebali quitte les instances du mouvement islamiste, mais ne compte pas, dans l’immédiat, créer un autre parti. Donc il reste militant d’Ennahdha, son parti de toujours.

M. Jebali laisse également entendre qu’il se réserve le droit de présenter sa candidature à la prochaine élection présidentielle, sans préciser sous quelle bannière il le ferait, mais en insistant sur l’idée de consensus politique et d’entente nationale.

I. B.