Invité par la chaîne Al-Moutawasset, M. Chebbi a cru devoir tirer sur l’ancien Premier ministre et actuel président de Nida Tounes en lui faisant porter, injustement, la responsabilité des deux principaux maux de la Tunisie.

«Le gouvernement Caïd Essebsi s’est trompé en faisant dissoudre le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, ancien parti au pouvoir) et l’appareil de la police politique. Et ce sont là deux erreurs fatales qui ont aidé à instaurer le désordre et à paralyser le travail des services de renseignements», a-t-il dit notamment.

Ces allégations auraient eu un sens si elles n’étaient pas complètement erronées. D’abord parce que la dissolution du RCD n’a pas été décidée par le gouvernement Caïd Essebsi, mais par un jugement du tribunal après une plainte déposée par 25 avocats.

Ensuite, le gouvernement Caïd Essebsi n’a pas non plus dissous la police politique, puisque celle-ci avait déjà été dissoute par Farhat Rajhi, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Mohamed Ghannouchi, et que Caïd Essebsi a fait, très justement, congédier dès qu’il a pris ses fonctions au Palais de la Kasbah.

«Le parti Al-Jomhouri a essuyé une vague de critiques quand il s’est opposé à la dissolution du RCD et de l’appareil de la sûreté de l’Etat, mais tout le monde découvre actuellement la justesse de ses positions», a, par ailleurs, indiqué, M. Chebbi, en rappelant qu’«aujourd’hui, tous les grands partis dans le pays, y compris le mouvement Ennahdha, sont opposés à l’exclusion des Rcdistes, alors que ces derniers ont essaimé dans plusieurs partis.»

Issam Chebbi a-t-il voulu confirmer ce que beaucoup de Tunisiens pensent de son parti, à savoir qu’il a souvent raison... mais après coup? Ce qui, d’ailleurs, ne l’aide pas beaucoup à remonter dans les sondages.

I. B.