Moncef Marzouki est passé maître dans l'art de diviser les Tunisiens. Et pour rendre cette déchirure la plus irréparable possible.
Par Moncef Dhambri
Un président de la république est, par définition, l'incarnation de l'unité nationale. Il n'y a que Moncef Marzouki, notre très provisoire président de la république, qui ne le sache pas. Et qui persiste à inventer mille et une polémiques inutiles pour diviser les Tunisiens à un moment où ils ont le plus besoin de dépasser leurs différends et de se rassembler...
Les réseaux sociaux sont toujours là, à l'affut, pour répercuter à l'infini les dérapages à l'étranger de Moncef Marzouki. Une fois encore, au sommet arabe au Koweït, le président provisoire de la république, sous les projecteurs de la scène internationale, n'a pas dérogé à la règle de sa conduite surprenante, en offrant aux médias nationaux et internationaux matière abondante pour la polémique, propos déplacés et provocations mal inspirées.
Simple réponse de Mohamed El-Hamdi, le secrétaire général de l'Alliance démocratique qui cite le Prophète Mohamed: «Dites de bonnes choses ou taisez-vous!» (notre traduction).
Visiblement très agacé par la déclaration faite par Moncef Marzouki au quotidien koweitien ''Al-Qabas'' sur «l'ingratitude» des dirigeants de l'opposition tunisienne qu'il invite, au Palais de Carthage, et «qui osent, après le dîner, l'insulter», Mohamed El-Hamdi était plus qu'interloqué.
Invité mercredi soir à ''Ness Nessma News'', le secrétaire général de l'Alliance démocratique ne semblait pas trouver les mots pour commenter cet énième «écart de langage» du président provisoire de la république.
Mohamed El-Hamdi: «Marzouki ne se rend pas compte de l'image qu'il donne de lui-même et de la Tunisie.»
Mohamed El-Hamdi a donc choisi de dire le minimum: «Ce que monsieur le président de la république donne à voir (chaque fois qu'il est en déplacement à l'étranger, NDLR) m'inspire toujours la même réflexion: il est tout-à-fait navrant que cet homme fasse toujours preuve d'un manque d'attention aussi anormalement élevé. En pareilles circonstances, la règle de bonne conduite dicte aux officiels (chefs d'Etat, de gouvernement et autres hauts responsables, NDLR) un certain nombre d'obligations que M. le président ne semble pas vouloir respecter. Et cela n'est pas la première fois. Il y a, par exemple, un devoir de discrétion à respecter et dont il fait constamment fi. Je suis attristé de constater que tout se passe comme s'il ne se rend pas compte de l'importance de l'image (qu'il donne de lui-même et de la Tunisie, NDLR). En politique, je l'ai dit et le répète encore, la perception d'un évènement est bien plus importante que l'évènement lui-même. M. le président de la république n'a pas l'air de le savoir. De deux choses l'une: soit il n'est pas conseillé, là-dessus, ou il n'écoute pas les conseils qu'on lui donne».
Et de conclure: «Les propos que le président a tenus sont inconvenants. En outre, ce qu'il a dit est faux: l'opposition ne se réunit pas, chaque mois, avec lui. Bref, à chaque fois, nous sommes obligés de constater qu'il commet toujours la même erreur: il se ''réfugie'' à l'étranger et attaque l'opposition».
Cela n'est pas fortuit, M. El-Hamdi. Cela n'est pas un hasard, car le président provisoire de la république est passé maître dans l'art de la division du peuple tunisien. Et pour qu'il rende cette déchirure des Tunisiens la plus irréparable possible, Moncef Marzouki choisira, encore et encore, de la donner en spectacle sur la scène internationale.