«Ennahdha a peut-être commis des erreurs en exerçant le pouvoir, mais personne ne peut douter des mains propres de ses dirigeants».
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C’est ce qu’a déclaré le président du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi, au cours d’un meeting, samedi après-midi à Sousse, ajoutant qu’«Ennahdha n’a pas volé un seul millime de l’argent des Tunisiens.» M. Ghannouchi a voulu ainsi répondre aux accusations de certaines parties politiques affirmant qu’Ennahdha a volé des milliards (millions de dinars, NLR) de l’argent du peuple pour payer des compensations à ses partisans qui ont bénéficié de l’amnistie générale au lendemain de la révolution. Il répondait peut-être aussi aux accusations de malversations et d’abus de biens sociaux dont fait l’objet son gendre, Rafik Abdessalem, ex-ministre des Affaires étrangères, poursuivi en justice dans une affaire de corruption. Le président d’Ennahdha a appelé, par ailleurs, à créer de meilleures conditions pour la tenue des prochaines élections, ajoutant que la «troïka», l’ancienne coalition au pouvoir dominée par les islamistes (décembre 2011-janvier 2014) avait demandé une accalmie sur le front social, mais elle ne l’a pas obtenue, ajoutant que le pays a un besoin urgent de calme et appelant toutes les parties à faire des sacrifices et à se remettre au travail. Rached Ghannouchi omet cependant d’ajouter que si la «troïka» n’a pas obtenu l’accalmie qu’elle demandait, c’est parce que son laxisme, notamment sur le plan sécuritaire, a laissé prospérer les groupes extrémistes religieux et même des cellules terroristes, qui sont passées à l’action et commis de nombreux attentats, et même deux assassinats de dirigeants politiques de l’opposition : Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Ennahdha et ses alliés n’ont finalement récolté que les tempêtes qu’ils ont eux-mêmes semées. I. B. |