Deux Tunisiens, Mounir Dhahri et Sahbi Zalouti, font partie des quatre hommes placés en détention provisoire, jeudi 30 décembre, soupçonnés d’être impliqués dans l’attentat déjoué à Copenhague, au Danemark.
La police a en effet déjoué, le 29 décembre, un attentat qui aurait pu tourner au carnage dans les locaux du ‘‘Jyllands-Posten’’, le quotidien danois ayant publié en 2005 des caricatures du Prophète Mohamed.
«Préparation de crimes terroristes»
Trois des quatre suspects ont été arrêtés au Danemark, où ils étaient arrivés en provenance de Suède dans la nuit du 28 au 29 décembre. Il s’agit de Mounir Dhahri, un Tunisien de 44 ans, Munir Awad, un Suédois d’origine libanaise de 29 ans, et, Omar Abdalla Aboelazm, un Suédois d’origine non précisée de 30 ans. Ils ont été placés en détention provisoire pour quatre semaines par le tribunal de Glostrup (16 km à l’ouest de Copenhague).
Sahbi Zalouti ramené par les policiers suédois.
Mounir Dhahri a indiqué aux enquêteurs qu’il travaillait à la mosquée de Stockholm, mais Abdallah Salah, vice-président de l’Association islamique de Stockholm, affirme ne pas le connaître, bien qu’il connaisse tous les employés de la mosquée de Stockholm. Les accointances de Mounir Dhahri avec les milieux islamistes salafistes sont cependant avérées.
Le quatrième détenu, Sahbi Zalouti, un Suédois d’origine tunisienne de 37 ans, a été interpellé à Stockholm et placé en détention provisoire pour deux semaines par un juge du tribunal d’Attunda à Sollentuna (banlieue de Stockholm) pour «préparation de crimes terroristes».
Sahbi Zalouti avec son avocate.
Zalouti vivait à Järfälla, une banlieue au nord de la capitale suédoise, et avait des contacts avec le groupe arrêté au Danemark. Il était surveillé de près par le Säpo, le service de sécurité suédois. Et pour cause: il a été arrêté l’année dernière au Pakistan et a passé 10 jours de prison pour entrée illégale dans ce pays. Il serait parti au Pakistan pour y apprendre l’Islam, affirme le tabloïd suédois ‘‘Aftonbladet’’.
Il ne vient pas à la mosquée depuis cinq mois
Selon un autre tabloid ‘‘Expressen’’, l’imam de la mosquée de Järfälla décrit Zalouti comme «un bel homme, d’abord agréable et qui veut apprendre à mieux pratiquer l’Islam». Il ajoute : «Zalouti est devenu très pieux au cours de la dernière année et il a arrêté de participer aux prières à la mosquée depuis cinq mois». Le détenu, que certains décrivent comme un fanatique religieux qui hait l’Occident, a récemment divorcé de sa femme, mais ils sont restés très proches.
Selon la Säpo, Zalouti était impliqué dans la planification de l’attaque de Copenhague, mais il a décidé de rester à Stockholm pour des raisons inconnues.
Selon son avocate, Me Elisabeth Audell, il nie toute implication dans l’attaque déjouée.
Toutes les audiences avec les prévenus se sont déroulées à huis clos, mais selon les médias danois et suédois, les accusés ont nié les faits reprochés: tentative d’acte terroriste et possession illégale d’armes, dont un pistolet mitrailleur. Conformément aux lois danoises et suédoises, la justice peut maintenir en détention provisoire des suspects dans l’attente du procès en réexaminant régulièrement leurs dossiers.
Le directeur du Renseignement danois (Pet) Jakob Scharf a estimé que ces arrestations ont empêché une «attaque terroriste imminente du type de Bombay» en 2008 lorsque dix hommes lourdement armés avaient fait un carnage dans un hôtel de luxe.
Selon lui, les suspects comptaient «s’introduire dans le bâtiment du ‘‘Jyllands-Posten’’ à Copenhague et tuer autant de personnes que possible». Le Pet a indiqué avoir saisi, au cours de perquisitions dans les appartements où se sont faites les arrestations en banlieue de Copenhague, «des lanières en plastique pouvant servir de menottes, un pistolet-mitrailleur avec un silencieux ainsi que des munitions».
Les suspects faisaient partie d’une liste de 200 islamistes partisans de la violence considérés comme actifs en Suède et faisant l’objet d'une surveillance stricte.
Imed Bahri