Taïeb Baccouche persiste et signe: «Oui, j’ai moi-même suggéré que l’on invite Mohamed Ennaceur à rejoindre notre mouvement».
Commentant l’observation selon laquelle l’adhésion de Mohamed Ennaceur à Nida Tounes et sa nomination à la vice-présidence du mouvement rognent sur les prérogatives de sa fonction de secrétaire général du parti de Béji Caïd Essebsi, Taïeb Baccouche a rejeté tout en bloc cette analyse qu’il qualifie de «lecture négative» de la situation. M. Ennaceur, dit-il, est là pour partager avec lui les responsabilités nombreuses, pour l’aider… Invité, jeudi, de l’émission ‘‘A la page’’ sur la radio privée Mosaïque FM, M. Baccouche a nié l’existence d’une quelconque rivalité entre M. Ennaceur, qui s’est rallié au mouvement en février dernier pour occuper le poste de vice-président du parti, et lui-même: «J’avais suggéré, depuis la création de Nida Tounes, qu’il rejoigne notre mouvement. Sa nomination à la vice-présidence n’a aucunement empiété sur les prérogatives de la fonction de secrétaire général du parti. Au contraire, sa venue a soulagé le secrétariat général d’une partie du fardeau lourd de cette responsabilité», a-t-il insisté. «Pourquoi y voir une rivalité? Pourquoi ne pas dire qu’il s’agit là d’un partage des tâches?», s’interroge-t-il, ajoutant qu’il a lui-même «exprimé le souhait (de faire appel au service de M. Ennaceur, ndlr) et approuvé cette idée». «Pourquoi ne pas dire que c’est moi qui ai soumis au parti cette invitation de M. Ennaceur de rejoindre Nida Tounes? Pourquoi faire de l’adhésion et la nomination de cet homme une lecture négative?», a-t-il poursuivi, avec le même rejet catégorique que l’arrivée de l’ancien ministre des Affaires sociales ait pu susciter quelques dissensions dans les rangs nidaïstes. Pour l’instant, il semble donc que la discipline et l’ordre sont saufs au sein de Nida Tounes. Il peut y avoir, de temps à autre, quelques couacs, mais la présence du très charismatique Caïd Essebsi et son autorité incontestable à diriger les affaires de son parti parviennent toujours à sauver les meubles de la maison. Des rivalités et des conflits peuvent exister mais ils sont tus, la dissidence est évacuée et les réfractaires sont poussés vers la sortie, comme ce fut le cas récemment avec Abdelaziz Mzoughi et Mohamed Ali Nasri pour des raisons différentes… Clairement, Nida Tounes s’est tracé une voie bien définie et s’est fixé comme premier objectif l’équilibrage du paysage politique post-révolutionnaire, et il y est parvenu, si l’on en croit les sondages. A présent, il s’agit de remporter les prochaines élections présidentielles et législatives. Le reste importe peu pour un parti qui est devenu un parapluie large, très large, sous lequel s’abritent (pratiquement) toutes les tendances politiques possibles et imaginables. Moncef Dhambri |